Le gouvernement doit présenter actuellement un plan d’urgence pour faire face aux conséquences économiques de la crise du coronavirus. L’Etat doit être ainsi totalement derrière les acteurs économiques qui sont dans une situation de détresse totale.
Avec son impact sur la croissance et les marchés, la crise économique qui sera provoquée par le coronavirus doit être anticipée. Ce contexte impose définitivement une Loi de Finances rectificative et le plus tôt sera le mieux. Et ce, afin de répondre aux déséquilibres économiques qui seront provoqués dans les jours à venir. Soulignons que lors de son passage médiatique, qui date du 14 mars dernier, le Chef de gouvernement, Saâdeddine El Othmani, a annoncé qu’une « Loi de Finances rectificative n’est pas exclue ».
Le recours à une Loi de Finances rectificative est aujourd’hui une nécessité étant donné que les hypothèses de la loi de Finances 2020 sont devenues caduques avec la sécheresse et le coronavirus. Il s’agit d’une décision qui serait peut-être tranchée cette semaine une fois que le comité de veille économique, mis en place par le ministère de l’Economie et des Finances boucle, ses réunions avec toutes les parties prenantes. Il sera ainsi question d’une révision à la baisse des projections en matière de taux de croissance, vers 2% à 2,5%. Rappelons que plusieurs économistes annoncent une grosse grosse baisse de la demande extérieure, une baisse de l’activité économique nationale et de la consommation. Et les TPME sont évidemment vulnérables pour la plupart.
Selon une note de CFG Bank, l’économie marocaine pourra subir des impacts négatifs à cause de la pandémie du coronavirus, en particulier le secteur du tourisme. Le groupe bancaire estime que cette baisse pourrait aller jusqu’à 39% du nombre de touristes. Jusqu’à présent, plusieurs opérateurs estiment qu’il n’y a plus rien à sauver comme saison touristique et qu‘il est aujourd’hui primordial de se focaliser sur la reprise du secteur. Les prévisions pour le tourisme sont ainsi pessimistes vu les annulations à la pelle des carnets de commandes.
A cela, s’ajoutent la sécheresse et la baisse déjà palpable de la consommation intérieure. Tout le monde est ainsi dans l’expectative en attendant de voir les prochaines mesures qui seront prises par le comité mis en place par le gouvernement. La question qui se pose à ce niveau, c’est de savoir si le Maroc a les moyens de sauver les entreprises qui seront éventuellement mises en difficulté par le Covid-19. Dans ce cadre, soulignons qu’un nouveau dispositif pour l’investissement public sera mis en place. Le but est d’assurer le suivi de l’ensemble des départements ministériels y compris ceux mis en oeuvre par les établissements publics. Il devra essentiellement permettre de rectifier le tir pour les projets qui connaissent des difficultés.
Rappelons aussi que le patronat a présenté un ensemble de mesures au comité de veille afin d’éviter un choc économique du coronavirus. L’objectif est de prendre des mesures d’accompagnement économiques pour limiter l’impact de la crise du Coronavirus sur l’économie marocaine. Parmi ces mesures : la suspension des charges fiscales au 31 mars et des charges salariales pour tous les secteurs, sauf ceux ne souffrant pas de la crise, la mise en place d’une indemnité perte d’emploi pour les salaires bas et la suspension des contrôles fiscaux. Pour le moment, une première série de mesures sera mise en place par le comité de veille. Il s’agit de la suspension du paiement des charges sociales et la mise en place d’un moratoire pour le remboursement des crédits bancaires au profit des entreprises.
A noter que la croissance économique du Maroc devrait être revue à la baisse à près de 2% en 2020, contre une prévision initiale de 3,5% en raison de la sécheresse qui a réduit la production agricole et une forte baisse des arrivées de touristes en raison de l’épidémie du coronavirus. L’alerte sur la croissance économique a été lancée par le patron du HCP, Ahmed Lahlimi. D’après lui, l’économie marocaine s’apprête à connaitre cette année son pire taux de croissance depuis vingt ans. « Nous continuons à évaluer une situation en évolution rapide (…) Les conditions actuelles suggèrent que nous nous acheminons vers la plus faible croissance des vingt dernières années », a-t-il déclaré.