Les mesures restrictives annoncées par le gouvernement concernant les villes les plus touchées par le coronavirus sont rentrées en application. Elles sont déclinées territoire par territoire, selon leur situation sanitaire.
Selon les données publiées dimanche 27 septembre au soir par les autorités, le Maroc a enregistré 2 444 nouveaux cas de Covid-19, confirmant la forte tendance à la hausse après le record de la veille (2 719 cas). Dans les dernières vingt-quatre heures, 28 personnes sont décédées de la maladie, soit quinze de moins que la veille. La part de malades parmi les personnes testées (le taux de positivité) continue par ailleurs à augmenter.
Sur les sept derniers jours, plusieurs foyers de circulation de l’épidémie, ou clusters, étaient en cours d’investigation. Mohamed Lyoubi, directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies, a prévenu que l’épidémie était «toujours dans une phase ascendante» et a invité les Marocains à rester «prudents» au cours des prochaines semaines, puisque «quasiment tous les indicateurs [étant] en hausse». Les indicateurs économiques, eux aussi, ne sont guère reluisants. Le taux de chômage est passé de 8,1 % à 12,3 % au deuxième trimestre et le taux d’activité a reculé de 45,8 % à 44,8 %, selon les statistiques officielles publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Plusieurs villes se sont vues imposer de nouvelles mesures restrictives pour faire face à la recrudescence du Covid-19. Le gouvernement a pris la semaine dernière des arrêtés fixant ces mesures pour quinze jours dans plusieurs provinces comme Mohammedia, Nouaceur et Khénifra. Dans les villes les plus touchées, les classes ainsi que les structures scolaires sont actuellement fermées en raison de cas de Covid-19, a également annoncé le ministère de l’éducation nationale. Le protocole allégé est encore attendu, il sera fondé sur un avis du Conseil scientifique.
La banque centrale a révisé le 22 septembre ses prévisions de récession pour 2020, affirmant que l’économie allait se contracter de 6,3 % et non de 5,2 % comme elle l’avait annoncé en juin, en raison d’un «redémarrage plus lent que prévu» face à la pandémie.
Le secteur agricole devrait connaître un recul de 5,3 %, le pays connaissant une sécheresse inattendue. Les secteurs non agricoles devraient reculer de 6,3 %, notamment à cause de «la fermeture quasi totale des frontières pour les voyageurs», le tourisme figurant parmi les secteurs les plus touchés, selon la Bank Al-Maghrib (BAM).
La pandémie de maladie à coronavirus va continuer à s’aggraver si les mesures de prévention nécessaires ne sont pas mises en œuvre de manière globale, a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS).