Le président français Emmanuel Macron a annoncé, qu’à partir du 11 mai, seraient rouvertes « progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées ». Cette annonce surprise n’a pas tardé à susciter des inquiétudes et des critiques chez les enseignants. Au Maroc, Saadeddine El Othmani, chef de l’alliance hétéroclite au pouvoir, a annoncé une levée prochaine des limitations décrétées pour endiguer la pandémie, sans préciser de date.
Lundi 13 mars, le président français Emmanuel Macron a annoncé une levée des restrictions et une réouverture progressive des écoles à compter du 11 mai en France, premier des foyers de l’épidémie (près de 15.000 décès) à s’engager dans cette voie. Mais les syndicats des enseignants estiment que ce retour en classes, fermées depuis le 16 mars, n’est pas sans risques, tant pour eux que pour les élèves.
Avec plus de 36.000 étudiants, les Marocains constituent la première communauté d’étudiants étrangers en France, devant les Chinois.
Dans la foulée, le chef du pouvoir exécutif Saadeddine El Othmani a pris lundi la parole pour défendre les mesures sanitaires qui, selon lui, “ont évité le pire au pays, mais cela ne signifie pas que le danger a été écarté”, appelant à “la vigilance continue et au respect des instructions officielles” et notant que l’approche sanitaire a été adoptée par le Comité de veille économique. El Othmani, qui espère relancer son quinquennat, a été attendu sur de multiples dossiers, dont certains très délicats comme la durée du temps du confinement, « qui peut durer encore quelques semaines. »
Le Maroc, qui apparaît comme un « hub académique » pour la formation universitaire en Afrique, décidera dans les prochains jours si le confinement sera prolongé ou pas.
D’un autre côté, les établissements d’enseignement primaire et secondaire gérés par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) ainsi que les grandes écoles françaises implantées au Royaume, se demandent s’ils sont concernés par la décision de Macron.
Le réseau d’éducation français au Maroc dont l’AEFE, reste tributaire de la décision des autorités, qui ne permettront aux étudiants de reprendre le chemin des écoles, que sous conditions strictes et après la confirmation d’un début d’amélioration des indicateurs élémentaires de la propagation.
Selon les sources de Barlamane.com, «les établissements français au Maroc ont une double obligation vis-à-vis de l’éducation nationale française mais aussi vis-à-vis de l’Etat marocain. Les annonces du président français ne s’impliqueront pas sur le réseau français sans l’accord des autorités marocaines». L’Ecole centrale, l’EM Lyon Business School, l’ESSEC, l’Ecole des Mines, l’INSA, Dauphine, et d’autres établissements français d’enseignement supérieur installés au Maroc devraient attendre avant d’ouvrir leurs portes de nouveau. Sans oublier des autres écoles étrangères établies au Maroc, européennes, américaines, ou orientales.
Les sources de Barlamane.com ont également affirmé que c’est le Conseil supérieur de l’éducation, organisme consultatif chargé d’élaborer une vision stratégique pour une école d’équité, qui tranchera la question de la reprise des études. Un autre point non élucidé : si l’épidémie a poussé le gouvernement français à annuler les épreuves du baccalauréat (l’examen reposera sur le contrôle continu, tout comme les épreuves du brevet des collèges pour les élèves de Troisième), le Maroc ne s’est pas encore prononcé sur ce point, malgré l’urgence qu’il revêt pour l’avenir d’un demi-millions d’étudiants.
Le ralentissement de la progression de l’épisode viral ne doit pas provoquer de relâchement incontrôlé, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soulignant que le virus est dix fois plus mortel que la grippe H1N1 apparue en mars 2009 au Mexique.
Les parents s’inquiètent, le corps professoral aussi. Il est temps que le gouvernement tranche car la fin potentielle du confinement est fixée au 20 avril, c’est-à-dire dans moins d’une semaine. Le Maroc est toujours dans la courbe ascendante de la maladie et le nombre de testés reste insuffisants pour connaître la situation réelle de la propagation du coronavirus au Maroc.