Le patronat, l’Organisation professionnelle des comptables agréés, la Confédération marocaine des TPE-PME ainsi que tous les opérateurs économiques exhortent l’Exécutif à reporter les prochaines échéances fiscales. Jusqu’à présent, le comité de veille économique n’a pas accepté cette demande.
Dimanche soir, la Confédération marocaine des TPE-PME a souligné dans un communiqué l’importance du report des échéances fiscales et de l’exonération des TPE-PME de toutes les charges sociales et fiscales pendant la période de la pandémie. Lundi, c’était au tour de la CGEM et de l’Organisation professionnelle des comptables agréés d’adresser un courrier au Chef du gouvernement et au ministre des Finances, demandant entre autres un réaménagement de l’échéancier fiscal.
Dans un communiqué, dont Barlamane.com/fr détient une copie, l’Organisation professionnelle des comptables agréés souligne que dans ce contexte particulier, ses membres ont du mal à avancer convenablement dans l’élaboration des états de synthèse annuels et l’établissement des déclarations fiscales des entreprises clientes. « Il est très difficile de joindre les clients et de communiquer avec eux. Certains évitent délibérément de se déplacer à nos bureaux, d’autres sont bloqués à l’étranger et ne peuvent se rendre à nos cabinets pour des réunions permettant d’avancer dans les arrêtés de leurs comptes. Aussi, certains de nos collaborateurs évitent également tous contacts avec les clients. Cette situation exceptionnelle ne permet pas à une bonne partie de nos professionnels d’honorer leurs engagements au titre des échéances fiscales de fin mars et fin avril 2020 », explique le communiqué.
Par ailleurs, étant allié des entreprises et tiers de confiance, l’Organisation professionnelle des comptables affirme constater « avec désolation » l’impact de la crise du coronavirus sur ces dernières. Certains secteurs vulnérables aux chocs induits par cette pandémie méritent d’être appuyés et accompagnés en matière de préservation des emplois et d’atténuation des répercussions économiques et sociales de cette crise.
Soulignons que les conditions de travail des experts-comptables, comme dans la plupart des domaines, ne permettent plus d’effectuer correctement les diligences relatives aux déclarations fiscales. Face à cette situation, plusieurs experts-comptables appellent au report des échéances prévues d’ici le 31 mars, notamment la déclaration et le paiement de l’IS au titre de l’exercice 2019, l’acompte de l’IS du premier trimestre 2020, de l’IR et de la TVA. Selon une source proche du dossier, l’Exécutif est actuellement en train de mener des études d’impact d’un potentiel report des échéances fiscales sur le budget de l’Etat qui veut préserver ses finances.
Pour rappel, le Maroc a mis en place un comité de veille économique. Et ce, afin de tenter d’endiguer la crise économique de grande envergure qui s’annonce pour les semaines et peut-être les mois à venir. Et à partir des échanges entre les membres dudit comité, lors de sa première réunion qui a eu lieu lundi dernier, il a été décider de mettre en place un plan d’action, qui s’étalera jusqu’à fin juin. Une première série de mesures consistera en la suspension du paiement des charges sociales, à savoir les cotisations CNSS, et la mise en place d’un moratoire pour le remboursement des crédits bancaires au profit des entreprises. Ces mesures devront être opérationnelles à partir de lundi 23 mars. Dans ce cadre, un comité technique a été créé pour préparer un guide explicitant les modalités et les conditions d’octroi de ces mesures, au cas par cas. Toutefois, l’inquiétude des entrepreneurs n’a fait que grandir alors que ces mesures devaient les rassurer. D’après eux, ces deux recommandations ont été formulées d’une manière vague. Ils redoutent ainsi leur inefficacité et se demandent si elles seront suffisantes pour redresser l’économie nationale et aider les entreprises à amortir le choc économique.