Illustration d’un monde qui se referme, certains pays d’Europe restreignent l’ouverture de leurs frontières et l’heure est désormais au masque obligatoire, même à l’extérieur, dans certaines villes.
Le nouveau coronavirus a fait au moins 760 739 morts dans le monde, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles. On compte désormais plus de 21 millions de cas déclarés. Les Etats-Unis demeurent le pays le plus endeuillé (168 446 morts), devant le Brésil (106 523), le Mexique (55 908 ) et l’Inde (49 036).
Londres impose une quarantaine pour quiconque revient de France
La quarantaine imposée par Londres à l’arrivée de France est entrée en vigueur samedi à 5 heures. Confronté à une recrudescence des cas, le gouvernement britannique a réimposé, samedi 15 août, quatorze jours d’isolement aux voyageurs arrivant de France, des Pays-Bas et de Malte. La France a regretté la décision britannique et annoncé qu’elle entraînerait «une mesure de réciprocité».
La mesure intervient un peu plus d’un mois après que les autorités avaient exempté les voyageurs de quarantaine, prenant ainsi au dépourvu des centaines de milliers de vacanciers. Quelque 160 000 Britanniques actuellement en France, ainsi qu’une partie des 300 000 Français vivant au Royaume-Uni en vacances dans leur pays ou ailleurs, n’ont eu que quelques heures pour rentrer chez eux, sous peine de devoir se confiner à leur retour.
Le Royaume-Uni, le plus endeuillé en Europe par le virus, qui dénombre plus de 41 300 morts, craint une flambée de contaminations au moment où il cherche à relancer son économie, qui a subi un effondrement sans équivalent sur le continent.
L’Allemagne place l’Espagne comme «pays à risque»
L’Allemagne a décidé de placer toute l’Espagne, à l’exception des îles Canaries, dans la catégorie des pays à risque après une recrudescence des cas, y compris l’île de Majorque, destination favorite des Allemands.
Les touristes revenant de ces territoires seront dans l’obligation de se soumettre à un test de dépistage à leur retour et de rester en quarantaine dans l’attente du résultat.
Les restrictions se multiplient en Europe
Illustration d’un monde qui semble se refermer après les déconfinements du début de l’été, l’heure est désormais au masque de protection obligatoire même à l’extérieur dans certaines villes d’Europe.
C’est le cas de plusieurs villes de France, comme Bordeaux, où le port du masque est obligatoire depuis samedi dans les deux artères commerçantes principales, ou Paris, où il a été étendu à partir de samedi matin à de nombreuses zones.
En Espagne, c’est tout le pays qui porte le masque en extérieur. Déjà très touchée au printemps, l’Espagne connaît à nouveau une contagion galopante : 3 000 nouveaux cas deux jours de suite. «Les sorties nocturnes» sont responsables, juge le gouvernement, qui a donc fermé discothèques et bars de nuit, mais aussi limité les visites en maison de retraite, interdit de fumer dans la rue et renforcé les contrôles de police.
En raison de l’entrée en vigueur dimanche de l’obligation de se présenter avec un test négatif au Covid-19 pour entrer en Grèce, des milliers d’Albanais travaillant dans le pays étaient bloqués vendredi à la frontière, tentant de passer avant la mise en place de la mesure. Une file d’attente de quelque 4 000 voitures, sur plus de 20 kilomètres, s’est formée au poste-frontière de Kakavia, dans le sud de l’Albanie. Par ailleurs, en Grèce, les bars et restaurants fermeront désormais à minuit et jusqu’à 7 heures dans les régions les plus touchées. La mesure sera valable jusqu’au 24 août.
Les autorités serbes ont décidé d’imposer aux ressortissants étrangers souhaitant entrer en Serbie en provenance de quatre pays voisins (Croatie, Macédoine du Nord, Roumanie et Bulgarie) l’obligation de présenter un test négatif au coronavirus. Cette mesure entre en vigueur samedi et ne concerne pas les ressortissants serbes qui rentrent dans leur pays.
La Norvège, un des derniers bastions réfractaires au port du masque, recommande désormais aux passagers des transports publics de la capitale, Oslo, et ses environs d’utiliser un masque aux heures de pointe. La recommandation, non contraignante et effective à compter de lundi, est limitée aux situations ne permettant pas aux voyageurs de «maintenir une distance d’un mètre».
Au Danemark, les masques seront obligatoires dans les transports en commun à partir du 22 août, afin de contenir la propagation du nouveau coronavirus, sur fond de reprise légère de l’épidémie.
Hors de l’Europe, les frontières entre les Etats-Unis et leurs deux voisins, le Mexique et le Canada, resteront fermées aux déplacements non essentiels jusqu’au 21 septembre pour freiner l’épidémie, a annoncé le ministre américain de la sécurité intérieure.
- Le nombre de cas en Amérique latine dépasse 6 millions
Le nombre de cas confirmés de contamination en Amérique latine, région la plus affectée par la pandémie, a dépassé vendredi le seuil de 6 millions, selon un décompte de l’agence Reuters sur la base de données officielles, alors que la plupart des pays de la région ont assoupli les mesures sanitaires.
Au cours de la semaine écoulée, plus de 86 000 nouvelles infections en moyenne ont été signalées quotidiennement en Amérique latine. Plus de 2 600 morts supplémentaires causées par la pandémie ont aussi été recensées lors des sept derniers jours, portant à 237 791 leur nombre total.
L’Equateur, qui est l’un des pays les plus affectés par l’épidémie de coronavirus en Amérique latine, approchant des 100 000 cas de contamination au Covid-19, a prolongé vendredi l’état d’urgence, en vigueur depuis mars, jusqu’au 13 septembre. Le pays compte plus de 6 000 morts du Covid-19 pour une population de 17,5 millions d’habitants, les principaux foyers de contagion étant Quito et Guayaquil, la grande ville côtière.
Espoir de vaccin
Face à la résurgence ou à la persistance du virus, les espoirs se portent sur un vaccin, objet d’une compétition mondiale. Le gouvernement britannique a conclu de nouveaux accords avec les laboratoires américains Johnson & Johnson et Novavax, portant sur 90 millions de doses.
Un institut de recherche fédéral américain a annoncé vendredi développer une souche du nouveau coronavirus pour, peut-être un jour, être délibérément injectée à des volontaires afin de vérifier si des vaccins expérimentaux sont efficaces.
L’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), dirigé par le docteur Anthony Fauci, a déclaré avoir «commencé un projet de fabrication d’une souche qui pourrait être utilisée pour développer un modèle d’infection expérimentale humaine, si nécessaire».
L’institut n’a pas pris de décision, et ne devrait le faire qu’à la fin de l’année, quand les résultats des essais cliniques de dernière phase pour trois projets avancés de vaccins contre le coronavirus (AstraZeneca, Moderna, Pfizer) devraient être connus.