L’économie mondiale est désormais frappée de plein fouet par le coronavirus, avec des Etats-Unis officiellement en récession, et les bilans continuent de croître notamment en Amérique latine, où le Mexique a dépassé le Royaume-Uni en nombre de décès.
Un nouveau cap a été franchi jeudi lorsque le nombre des contaminations dans le monde a dépassé les 17 millions, dont plus de 660.000 mortelles, depuis l’apparition du virus en Chine en décembre.
En atteignant la barre des 46.000 morts, le Mexique est devenu le troisième pays au monde en termes de décès liés au coronavirus. Il devance ainsi de peu le Royaume-Uni. Les deux premiers pays les plus lourdement touchés par le Covid-19 restent les Etats-Unis, avec 151.826 morts, et le Brésil, avec 91.263 morts.
Devant une remontée du nombre des contaminations signalée dans plusieurs pays, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel à la prudence, exhortant en particulier les jeunes à respecter les mesures de protection. L’OMS a en outre déclaré dans ses recommandations actualisées que les déplacements internationaux devraient prioritairement concerner les urgences humanitaires, les personnels indispensables et les rapatriements.
Aux Etats-Unis, le confinement au printemps a entraîné une chute historique du produit intérieur brut au deuxième trimestre, de 32,9% en rythme annualisé. Par rapport au deuxième trimestre 2019, la baisse est de 9,5%. Avec cette deuxième chute trimestrielle consécutive, la première économie du monde est officiellement entrée en récession. Au premier trimestre, le PIB américain avait reculé de 5%.
L’Allemagne, le moteur économique de l’Europe, a elle aussi annoncé jeudi un « plongeon historique » de 10,1%, de son PIB au deuxième trimestre. L’Allemagne connaît ainsi sa pire récession depuis l’après-guerre : la contraction de son PIB est bien supérieure à celle de 4,9% qu’elle a connue au plus fort de la crise financière de 2009. Les experts s’attendent cependant à un net rebond : en plus des mesures de soutien nationales, Berlin compte profiter du plan de relance européen de 750 milliards d’euros, décidé par les 27 à Bruxelles mi-juillet.
D’avril à juin, le PIB a également fortement chuté en Belgique, de 12,2%, en Autriche, de 10,7%, et au Mexique, de 17,3%. Compagnies pétrolières, avionneurs, constructeurs automobiles paient un lourd tribut à la crise, avec des pertes abyssales au deuxième trimestre : de 8,4 milliards de dollars pour Total et de 18,1 milliards de dollars pour l’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, tandis qu’Airbus a accusé une perte nette de 1,9 milliard d’euros au premier semestre.