La situation des charges et ressources du Trésor à fin mai 2020 fait ressortir une accentuation, en glissement annuel, du déficit budgétaire de 31% ou de 6 milliards de dirhams pour se situer à 25,5 milliards de dirhams. Cette évolution incorpore, particulièrement, la baisse des recettes ordinaires à un rythme plus important que celui des dépenses globales (-10% contre -2,9%).
Au terme des cinq premiers mois de 2020, le taux de réalisation des recettes ordinaires, par rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2020, s’est établi à 32,2%. Elles ont atteint 84,8 milliards de dirhams, en baisse de 10% par rapport à fin mai 2019. Cette évolution recouvre, notamment, le recul des recettes fiscales et la hausse de celles non fiscales.
A fin mai 2020, les recettes fiscales ont été exécutées à hauteur de 34,9% et ont enregistré une baisse de 10% pour se situer à 79,3 milliards de dirhams. Ce repli qui a concerné quasiment l’ensemble des principales rubriques, a été perceptible à partir du mois d’avril consécutivement aux restrictions imposées à l’activité économique dans le cadre du confinement sanitaire décidé à partir du 20 mars pour contrer le Covid-19. Les recettes des impôts directs, réalisées à hauteur de 34,9%, ont reculé de 6,9% pour se situer à 36,7 milliards de dirhams.
Dans une moindre mesure, les recettes de l’IS ont reculé de 4,1% à 16,1 milliards de dirhams, soit un taux d’exécution de 30,4%, vu que cet impôt est basé essentiellement sur les résultats de 2019. De leur côté, les recettes des impôts indirects ont baissé de 12,2% pour s’établir à 32,4 milliards de dirhams, enregistrant un taux d’exécution de 34,1%. Les recettes de la TVA ont reculé de 10% pour se situer à 22,4 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 34,5%. De même, les recettes relatives aux droits d’enregistrement et timbre ont baissé de 17,4% pour se situer à 6,5 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 38,9%, en relation particulièrement avec le reflux des transactions immobilières. En outre, les recettes afférentes aux droits de douane ont reculé de 6,7% pour s’établir à 3,7 milliards de dirhams, soit un taux d’exécution de 35%, en relation avec le repli des importations. Les recettes non fiscales, quant-à-elles, se sont accrues de 3,3% pour atteindre 5,1 milliards de dirhams, se concrétisant à hauteur de 15,5%.