Cette femme, médecin et âgée de 28 ans, avait formulé une demande de congé pour sa grossesse. Le directeur de l’hôpital a été démis de ses fonctions.
Le directeur d’un hôpital algérien a été démis de ses fonctions, dimanche 17 mai, après le décès des suites du Covid-19 d’une médecin de 28 ans, enceinte de huit mois, à qui il avait refusé un congé, une affaire qui a suscité une vive émotion.
A la suite du décès de la docteure Wafa Boudissa et de l’enfant qu’elle portait, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a mis fin aux fonctions du directeur de l’hôpital de Ras el Oued (est), une sanction administrative. Le nom du directeur n’a pas été divulgué.
Abderrahmane Benbouzid avait ordonné samedi l’ouverture d’une enquête approfondie pour déterminer les circonstances du décès de la Dr Boudissa, chargeant, de manière exceptionnelle, l’inspecteur général du ministère de la Santé de mener les investigations. A l’issue de l’enquête, le dossier est susceptible d’être transmis à la justice et, si une faute grave est avérée, le ou les responsables risquent d’être poursuivis pour homicide par négligence, a précisé cette source.
Agée de 28 ans, cette docteur, décédée vendredi, était employée aux urgences chirurgicales de l’établissement public hospitalier de Ras El Oued à Bord Bou Arreridj, à 170 kilomètres au sud-est d’Alger.
Dans un reportage télévisé, le ministre de la Santé – en visite à l’hôpital, puis au domicile de la jeune femme – a manifesté son incompréhension devant le fait d’avoir laissé travailler une femme enceinte de huit mois. Les collègues de la victime ont fustigé, devant les caméras, les responsables de ce décès et exigé leur départ.
Une de ses consœurs a expliqué que la demande de congé de la Dr Boudissa avait reçu l’appui de tous ses collègues qui avaient signé en bas de sa requête. Son décès a provoqué un vif émoi et un tollé sur les réseaux sociaux, d’autant que la jeune médecin était prioritaire pour bénéficier d’un congé exceptionnel.