« Algérie confidentiel », mini-série en quatre épisodes, adaptée du roman d’Olivier Bottini, « paix à leurs armes », coproduite par les pôles français et allemand d’ARTE et la chaîne publique allemande ZDF, est diffusée depuis le 17 février sur Arte. Elle bénéficie du soutien de l’Union européenne à travers le programme « Europa-créative » et se dote d’un casting international avec Ken Duken, Hania Amar, Dali Benssalah, Younes Bouab et Amine Naji, pour ne citer qu’eux.
« Alger Confidentiel » est une série d’espionnage captivante sur trame géopolitique complexe. Les épisodes de quarante-cinq minutes chacun bénéficient d’un scénario bien ficelé, sans fioritures, sur la nature du régime algérien et les ramifications entre groupes terroristes dont al Qaeda au Maghreb (AQMI).
On est en 2018. L’intrigue tourne autour d’une commande d’armes entre une société privée allemande et le régime algérien qui tourne mal, et qui devient de ce fait une affaire d’Etat dans les deux pays.
Les personnages nous entrainent dans les coulisses du renseignement algérien et allemand : un ingénieur et marchand d’armes allemand est enlevé à Alger dans une résidence du ministère de la Défense mise à sa disposition.
Un policier attaché à l’ambassade d’Allemagne à Alger amoureux d’une juge d’instruction algérienne qui est affecté à cette affaire judiciaire, doit résoudre cet enlèvement. Un général de l’armée algérienne corrompu se sert de la juge d’instruction dont il est l’oncle et qu’il a élevée. Un jeune marchand d’armes français, un agent de la CIA, un grand-père algérien exilé en Allemagne, des révolutionnaires algériens, des islamistes d’AQMI, un colonel pro-révolutionnaires, des hauts fonctionnaires du gouvernement allemand, autant de personnages nous guident dans les méandres du régime militaire algérien et nous éclairent sur une révolution toujours latente du peuple, de l’Algérois à la Kabylie.
Tous gravitent autour d’un contrat d’armes censé arriver d’Allemagne pour profiter à l’armée algérienne, que des révolutionnaires prévoient de détourner afin de renverser le gouvernement corrompu conduit par le général Soudani. Et ce, grâce à des complices au sein même du régime, dont son plus proche colonel. La mini-série se termine par la démission de Bouteflika en 2019 et les débuts du Hirak.
Dans le premier épisode, le rapt d’un ingénieur et marchand d’armes allemand dont la mission est de démarrer une usine de chars allemands pour le compte du ministère de la Défense algérien, place le policier allemand et la juge d’instruction, amants, dans un conflit d’intérêts qui mettra à rude épreuve leur loyauté l’un envers l’autre. Une intrigue sur fond de corruption autour du marché d’armes et de lutte armée pour renverser un régime militaire hautement corrompu, montré à bout de souffle.
Le deuxième épisode lève le voile sur les circonstances opaques de l’enlèvement. Attribué aux islamistes au départ, l’on se rend compte qu’il est le fait de révolutionnaires pour la plupart enfants de militants abattus par le régime militaire ou les milices islamistes sous la poigne de la junte militaire.
Le troisième épisode montre que c’est le colonel Toumi, proche collaborateur du général Soudani, qui a créé une cellule de combattants en Kabylie et en Allemagne, pour s’emparer des armes qui allaient être livrées à la junte algérienne et venir à bout de son supérieur. C’est également lui qui est à l’origine du kidnapping de l’ingénieur allemand, pour empêcher la finalisation du contrat d’armement entre l’Allemagne et l’Algérie.
Dans le dernier épisode, la CIA intervient en informant les autorités allemandes de la menace d’attaque du convoi d’armes en Allemagne. La cellule sur le sol allemand est démantelée mais le général Soudani qui s’y trouvait également à ce moment, est abattu par un des révolutionnaires.
La série se termine sur la démission de Bouteflika et l’espoir d’un Hirak aboutissant sur la démocratisation tant attendue par le peuple.