Des enregistrements publiés par notre confrère Al3om9 montreraient Zakaria Moumni réclamant «quatre millions d’euros» à un émissaire prétendument lié au Maroc. Or, dans un livre publié en 2015, il inverse les rôles. Décryptage.
Zacharie (dit Zakaria) Moumni, condamné à trois ans de prison ferme pour escroquerie au début des années 2010 après que deux ressortissants marocains se seraient plaints qu’il leur avait soutiré de l’argent, en échange de la promesse d’un travail en Europe, est aussi un maître-chanteur. Ils est désormais soupçonné d’avoir voulu faire chanter le royaume du Maroc. Des enregistrements clandestins de conversations entre lui et un intermédiaire, publiés le 8 décembre par notre confrère Al3om9, semblent aller dans ce sens. Zakaria Moumni y réclamerait quatre millions d’euros pour pouvoir mettre à pied son projet sportif à Paris, en France.
Cet éphémère compétiteur de kickboxing, «qui raconte avoir cherché à plusieurs reprises à rencontrer le roi du Maroc pour obtenir ce qu’il pensait devoir lui revenir du fait de ses victoires sportives, un poste de conseiller sportif», a reçu une avance de 10 000 euros, qu’il a acceptée, selon les images consultées. Le scandale prend une tournure encore plus grave puisque Zakaria Moumni, dans son livre L’Homme qui voulait parler au roi (Calmann-Lévy, 240 pp, 2015), a narré qu’il a eu «des propositions de pots-de-vin» et qu’il lui aurait suffi «d’accepter les offres très généreuses transmises par de mystérieux émissaires se réclamant du Maroc : deux puis six millions d’euros contre son silence».
Escroc, maître-chanteur mais également menteur. «Chantage» et «extorsion de fonds».
Zakaria Moumni affirme sans cesse avoir été «enlevé, séquestré, et torturé» dans le pays, accusant dans sa loghorée mythomane Abdellatif Hammouchi, le patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) du Maroc. Que valent ses accusations maintenant après ces révélations ? Quelle sera la réactions de ces ONG zélées qui l’ont défendu mordicus, telles que la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH), Human Rights Watch, Amnesty International ou encore l’Association marocaine des droits humains de Khadija Ryadi ?
Pour ne pas être oublié, Zakaria Moumni, a affirmé en 2016 «avoir été attaqué et menacé de mort» après un jogging par quatre hommes, dont au moins deux étaient armés, dans le hall de l’immeuble où il logeait. Un des hommes aurait filmé la scène tandis qu’un autre aurait pointé vers lui une arme à feu, selon le texte de la plainte cité par l’AFP. Mais les médecins n’ont constaté des blessures superficielles à l’arme blanche, au niveau du cou et des mains.