Une semaine après la visite controversée du Premier ministre français Manuel Valls et son fameux tweet montrant une image en compagnie d’un président Bouteflika très fatigué, la bouche béante, et le regard hagard, la presse algérienne continue de tirer à boulets rouges sur le gouvernement Hollande.
Si dans l’euphorie du sommet algéro-français, le quotidien officiel El Moudjahid s’enthousiasmait pour la relation « exceptionnelle » entre Alger et Paris, attaquant tous ceux qui osent critiquer une relation à sens unique où seules les entreprises françaises d’exportation trouvent leur compte, ce lundi 18 avril, il a effectué un changement radical, constate le site TSA.
Le quotidien officiel du pouvoir s’en prend violemment à Paris et au « pouvoir socialiste ». « À une année de la présidentielle française, on se demande ce qui a bien changé pour que le pouvoir socialiste change son fusil d’épaule », écrit cet organe de propagande du régime dans son éditorial.
« Car, avec cette agression caractérisée, on est bien loin des déclarations de bonne intention sur le fameux partenariat d’exception que les Présidents des deux pays, Bouteflika et Hollande, voulaient bâtir en regardant résolument vers l’avenir. Avec cette attitude pour le moins belliqueuse, que veut exactement le pouvoir socialiste qui se croit obligé à recourir à tels moyens, se situant à des années lumières de son discours apaisant sur sa relation avec notre pays ? », poursuit le journal en évoquant le tweet du premier ministre français Manuel Valls.
Le débat sur les relations franco-algériennes refait ainsi surface sur fonds de polémique après cette visite qui, au lieu de sceller l’amitié entre les deux pays, a eu l’effet inverse et pour cause. Ce tweet de la « discorde » de Manuel Valls qui s’est retrouvé au centre de violentes critiques de la part de responsables algériens et d’une partie de la presse. Si l’image du président semble avoir choqué les Algériens, « sans vraiment les surprendre », TSA semble aller droit au but en affirmant que contrairement au discours officiel, le président Bouteflika est malade et souffrant. Son entêtement à vouloir recevoir des personnalités étrangères à chacune de leurs visites à Alger est incompréhensible, estime-t-il avant d’ajouter que ces rencontres donnent une image dégradante et inquiétante de l’Algérie dans un contexte local et régional très difficile. Il conseille ainsi au chef de l’État de mieux économiser le peu d’énergie dont il dispose pour s’occuper des vraies affaires du pays, en présidant par exemple des conseils des ministres.
Ainsi, contrairement aux autres médias, TSA estime que le tweet de Manuel Valls n’est pas un complot dirigé contre l’Algérie. C’est encore moins un crime. Le problème, selon lui, est d’abord dans la communication officielle algérienne, très défaillante, allant jusqu’à utiliser d’anciennes photos du Président pour illustrer des articles dans la presse publique. Il est ensuite dans cet entêtement des dirigeants à vouloir présenter le Président comme un homme « normal » alors qu’il est réellement souffrant.
Et TSA de conclure : Il est peut-être grand temps de commencer à parler sérieusement de sa succession.