Sept malades atteint de la Covid-19, en réanimation dans un hôpital près d’Amman, sont décédés samedi à la suite d’une panne d’alimentation en oxygène, provoquant une vive émotion dans le pays et la colère du roi en plein regain de l’épidémie en Jordanie.
«Une panne d’alimentation en oxygène s’est produite pendant près d’une heure à l’hôpital gouvernemental de Salt et cela a vraisemblablement entraîné la mort» des patients, a affirmé sur place le ministre de la Santé Nazir Obeidat, face aux journalistes.
Le ministre a présenté sa démission, acceptée par le premier ministre Bicher al-Khasawneh. Ce dernier a ensuite déclaré à des journalistes que le directeur de l’hôpital avait été démis de ses fonctions.
Le directeur des services provinciaux de santé a lui été suspendu en attendant les résultats de l’enquête ouverte, a ajouté le premier ministre, précisant que le gouvernement «assumait l’entière responsabilité» de l’incident. «Selon un nouveau bilan, quatre hommes et trois femmes âgés de plus de 40 ans sont décédés», a déclaré Adnane Abbas, directeur national de la médecine légale. «Après l’autopsie et des prélèvements dans les poumons des victimes, il y a des signes évidents indiquant que les décès ont été provoqués par un manque oxygène», a-t-il ajouté.
Ces morts ont provoqué la colère de centaines de personnes, dont les familles des victimes, qui se sont rassemblées devant l’hôpital public de Salt, où sont soignés 150 malades de la Covid. Nous espérons que Dieu aura pitié des victimes et nous voulons que les responsables de ce qui s’est passé soient jugés sévèrement», a déclaré à l’AFP Abou Abdallah qui a perdu un de ses proches. «Cet hôpital manquait déjà de médecins et d’infirmières, mais ce qui est arrivé aujourd’hui est encore plus grave, avec le manque d’oxygène qui a accru les souffrances des malades», a déclaré Souleimane Khreissat, un infirmier à la retraite qui a lui perdu deux de ses proches. Les forces de sécurité ont été déployées pour encadrer la manifestation.
Une réunion extraordinaire du Parlement et du Sénat doit avoir lieu dimanche, a annoncé le président de la Chambre des députés Abdelmoneim Saleh. «Dans ces temps difficiles, les institutions ne peuvent tolérer aucune négligence et aucune erreur, en particulier dans les traitements dispensés dans les hôpitaux», a-t-il dit.