Pr Tarik Sqalli Houssaini, vice-doyen de la faculté de médecine de Fès et président de la Société marocaine de néphrologie, vient de publier un ouvrage qui compile ses deux chroniques «Optimiste, mais non téméraire» et «En toute objectivité».
Intitulé «Covid-19 : entre optimisme et objectivité», cet ouvrage offre au lecteur des éclairages de grande valeur scientifique et enrichit la base documentaire universitaire, comme le souligne Pr Radouane Mrabet, président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès.
Il revient également, selon l’anesthésiste-réanimateur, Pr Ahmed Rhassane El Adib, sur une «année exceptionnelle sur tous les plans, où l’aspect humain a été un moteur pour beaucoup, d’utiliser leur background de professionnel du terrain, de manager, de scientifique et de pédagogue, au profit d’une démarche citoyenne proactive et surtout positive dans la lutte contre l’épidémie».
Contacté par Barlamane.com/fr, Pr Tarik Sqalli Houssaini souligne que sa première chronique «Optimiste, mais non téméraire» a duré plus de quatre mois totalisant pas moins de cinquante publications, marquées par les explications des indicateurs et des outils statistiques, l’analyse des chiffres et la démocratisation de l’épidémiologie, l’information pointue et beaucoup de plaidoyers (mesures barrière, e-learning, télémédecine, recherche scientifique, 509, prise en charge des non-Covid, hémodialysés, appels citoyens …). Il explique qu’une lecture optimiste s’est ainsi naturellement imposée au cours des premiers mois.
A l’approche de l’aïd Al Adha, «le relâchement a été évident : la flambée des cas positifs et la montée en flèche des cas admis en réanimation a imposé un changement de ton. Tout message optimiste risquerait de favoriser certains comportements désinvoltes, surtout que la chronique devenait de plus en plus visible sur la toile et générait beaucoup de réactions de la part des internautes».
L’auteur de l’ouvrage explique ainsi «qu’après un intermède de quelques semaines, la nouvelle chronique En toute objectivité allait prendre place pour accompagner la deuxième vague de la pandémie». Il s’agit d’une «cinquantaine de publications basées, encore une fois, sur des arguments scientifiques et des données factuelles» et qui comportaient quelques éléments de réflexions quant à «l’espoir suscité par le vaccin et les inquiétudes générées par l’apparition des nouveaux variants». Elles mettaient également en avant les efforts déployés par le Maroc pour freiner la propagation de la pandémie.
Le professionnel de santé précise, en outre, qu’il a gardé le même texte de ses publications initiales, «rester fidèle à l’esprit du moment a été ainsi la règle qui a été adoptée». «Afin d’aider le lecteur à placer chaque numéro dans son contexte, un tableau de synthèse des statistiques quotidiennes a été placé en annexe», ajoute-t-il.
S’agissant de l’évolution de la situation épidémiologique, Pr Tarik Sqalli Houssaini souligne qu’elle est pour le moment «stable mais, elle impose une extrême prudence». Il fait observer «une nette hausse de nombre des patients en réanimation et du taux de positivité» et relève «une gestion rigoureuse de la pandémie qui a contribué à limiter ses dégâts», rappelant que «plusieurs événements sportifs et culturels ont été annulés pour la propagation de nouvelles souches du virus au Maroc».
Quant à la cadence de vaccination, le vice-doyen de la faculté de médecine de Fès note que, «parmi les pays de plus de 20 millions d’habitants, le Maroc a été le troisième pays à atteindre plus de 10% de sa population vaccinée. Les deux pays ayant atteint cet objectif avant sont le Royaume-Uni et les États-Unis».
Il indique que sur le plan logistique, le Maroc peut vacciner jusqu’à 500 000 personnes par jour. Toutefois, le manque des doses de vaccins ne permet pas d’attendre cet objectif. A ce titre, il fait remarquer une stagnation des personnes ayant reçu la première dose en cette semaine puisque le Royaume attend de nouvelles livraisons.
A noter que 508 nouveaux cas d’infection au coronavirus ont été annoncés hier par le ministère de la Santé. Quelque 4 017 087 personnes ont déjà bénéficié du vaccin au Maroc, dont 120 908 ont reçu la première dose durant les dernières 24 heures.