« Une petite piqûre pour l’épaule, un pas-de-géant pour l’humanité ». Israël a lancé ce lundi un essai clinique concernant l’injection d’une quatrième dose du vaccin Pfizer. Cette étude, qui doit toucher 6000 personnes, entend mesurer la sûreté d’une quatrième dose de vaccin, et étudier la possibilité de la proposer aux personnes immunodéprimées. Le 21 décembre, le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait déclaré que les personnes de plus de 60 ans et les soignants allaient recevoir une quatrième dose après consultation.
« Les citoyens d’Israël ont été les premiers au monde à recevoir la troisième dose de vaccin contre le Covid-19 et nous continuons d’être à l’avant-garde avec la quatrième dose », avait-il estimé.
Lundi, lors d’une conférence de presse visant à présenter de nouvelles mesures de freinage contre l’épidémie, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a évoqué l’injection d’une quatrième dose de vaccin comme une « possibilité ». Et d’ajouter travailler au niveau international, notamment « avec Israël, car ils ont commencé la campagne de rappel plus tôt, et ils sont capables de nous dire avant les autres si le niveau d’immunité que confère la troisième dose de vaccin diminue avec le temps, et s’il convient de faire une quatrième injection ».
Les premières doses de l’essai clinique ont été injectées au centre hospitalier Sheba, près de Tel Aviv, qui mène l’étude. 150 membres du personnel de l’hôpital se sont portés volontaires, dont le médecin Howard Amital.
« Je suis très heureux d’être apparemment dans le monde le premier à recevoir cette quatrième dose du vaccin Pfizer. Pour paraphraser une vieille expression, ‘c’est une petite piqûre dans l’épaule, mais probablement un pas-de-géant pour l’humanité », a-t-il déclaré.
Sur les 50 personnes qui ont reçu leur quatrième dose ce lundi, tous avaient reçu leur troisième dose en août, et présentaient un faible taux d’anticorps contre le Covid-19.
Jakob Lavie, ancien directeur du service de transplantation du cœur de l’hôpital Sheba et également volontaire de l’essai clinique ne s’est déclaré « pas du tout inquiet ».
« On est peut-être un peu en avance, mais je ne pense vraiment pas être un cobaye, c’est un vaccin dont la sûreté a été prouvée », a-t-il estimé.
Quant à Gili Regev-Yochay, la directrice du service épidémiologique de l’établissement, « cette recherche est très importante car dans quelques jours, nous aurons des premiers résultats sur la sûreté de la quatrième dose, et nous en saurons plus pour savoir si les personnes immunodéprimées pourront la recevoir ».
Depuis le début de la campagne vaccinale à l’échelle mondiale, Israël fait office de précurseur. Il s’agit du premier pays au monde à avoir commencé la vaccination en décembre 2020, et donc le premier à avoir initié sa campagne de rappel, en juillet.
En attendant les résultats de l’essai clinique mené à l’hôpital Sheba, la France et l’Etat hébreu ont tous deux réduit lundi à trois mois la durée séparant la dose de rappel de la deuxième injection. Plus loin sur le globe, le Chili a lui annoncé qu’une quatrième dose allait être injectée aux publics à risques dès février.