Le Conseil national de l’ordre des médecins du Maroc (CNOM) s’est attiré les foudres des internautes. Dans un courrier adressé au Chef de gouvernement, Mohammadin Boubekri, Président du CNOM, a réclamé l’aide de l’Etat. Et ce, afin que les cliniques et les médecins libéraux restent ouverts pendant l’état d’urgence sanitaire.
Les internautes ont jugé la démarche du Conseil national de l’ordre des médecins du Maroc (CNOM) opportuniste, voire indécente, « en cette phase où le seul mot d’ordre doit être la solidarité et la mobilisation ».
Scandalisés par la demande du CNOM, les internautes ont indiqué que le moment présent est inopportun pour tenter une négociation de l’impôt. Il n’en fallait pas plus pour que le Conseil se met tout le monde à dos. « Ils cherchent leurs parts du gâteau, alors que le pays est face à une crise sans précédent », « toute ma gratitude au personnel de santé du public qui fait front à l’épidémie avec courage et sacrifice. Le courage ne s’achète pas avec les impôts détournés », ou encore « tout comme les pharmaciens au Maroc : beaucoup (pas tous !) prennent leur métier pour une épicerie ! » : le CNOM a été submergé par la colère des internautes.
D’autres internautes ont indiqué que les médecins du privé, en dehors de « ces rixes amusantes sur les réseaux sociaux », sont prêts pour la bataille et ont mis leur expertise à la disposition de l’Etat. Ils ont également souligné que la demande du CNOM est légitime puisque l’ouverture des cliniques et des cabinets, en cette période de crise, pèse lourdement sur les médecins.
Certains médecins libéraux ont, d’ailleurs, profité de ces échanges houleux afin d’alerter les internautes sur leurs conditions de travail. Ils soulignent notamment le manque de matériel de protection, tels que les masques et les gels antiseptiques. Ce qui les expose fortement au virus. Jusqu’à présent, les médecins libéraux qui travaillent, et qui sont fortement exposés au risque de contamination, ne bénéficient pas de sécurité sociale, à savoir l’Assurance maladie des indépendants (AMI). Et ce, même si les médecins, infirmiers et aides-soignants présentent un risque supérieur à celui de la population générale d’être infectés par le virus SARS-CoV-2.
A noter que dans la lettre du CNOM, les médecins libéraux et les cabinets demandent des « solutions efficaces » afin de bénéficier « d’exonération et de facilités fiscales ». Ils expliquent qu’ils sont obligés de garder leurs cabinets et cliniques ouvertes, malgré la baisse du nombre des patients, voire leur absence totale. Ce qui leur fait supporter des frais considérables et les expose au risque de faillite.