Après le Sénat, la Chambre des représentants a adopté jeudi un plan de 483 milliards de dollars destiné à aider les petites entreprises et les hôpitaux face à la pandémie de coronavirus, tout en renforçant les capacités de dépistage. Le texte doit désormais être promulgué par Donald Trump.
Aux États-Unis, la Chambre des représentants a adopté jeudi 23 avril un nouveau plan de soutien de 483 milliards de dollars pour contrer les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus qui a tué près de 50 000 personnes dans le pays, après 3 176 morts supplémentaires en 24 heures.
Le texte avait été voté à l’unanimité par le Sénat mardi. Souvent masqués, dans un hémicycle régulièrement désinfecté, les membres de la Chambre l’ont adopté par 388 voix pour et cinq contre, avec une abstention. Le texte va désormais être transmis au président Donald Trump pour promulgation.
Face à l’explosion du chômage et la paralysie de l’économie américaine, le Congrès et la Maison Blanche ont négocié ces mesures qui comprennent 320 milliards de dollars de prêts destinés aux petites et moyennes entreprises. Objectif : leur permettre de maintenir leurs employés en poste. L’État fédéral garantit ces prêts, en s’engageant à annuler la dette si l’entreprise bénéficiaire garde ses employés ou réembauche ceux qui ont été licenciés.
Les mesures incluent également 60 milliards de dollars de prêts destinés à d’autres secteurs sinistrés, notamment dans l’agriculture, 75 milliards d’aides aux hôpitaux et 25 milliards pour renforcer le dépistage du coronavirus, un facteur jugé clé pour pouvoir relancer l’activité.
En cinq semaines, plus de 26 millions de personnes ont perdu leur emploi ou vu leur activité réduite à néant, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère du Travail.
Des consignes extraordinaires avaient été distribuées aux élus forcés de rentrer à Washington en pleine crise du coronavirus pour approuver ce plan d’urgence. Le vote s’est déroulé pendant 1 h 20 environ, bien plus longtemps que d’ordinaire car les parlementaires ne pouvaient entrer que par petits groupes dans l’hémicycle.
La Chambre a également approuvé jeudi la création d’une commission pour enquêter sur la gestion par l’administration de Donald Trump de la crise du coronavirus.
Le 5 mars, les parlementaires avaient débloqué 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre le Covid-19. Puis, le 18 mars, ils avaient approuvé un plan d’aide sociale de 100 milliards de dollars, avant le troisième volet titanesque de 2 200 milliards. Un nouveau paquet de mesures, qui pourraient inclure un vaste plan d’infrastructures, est déjà en pourparlers.
Donald Trump a hâte de relancer l’économie, laissant désormais les gouverneurs des 50 États à la manœuvre. Mais ceux-ci avancent divisés. Certains n’ont pas attendu pour permettre aux commerces de lever à nouveau leur rideau, alors que les manifestations se sont multipliées dans le pays pour exiger de pouvoir recommencer à mener une vie normale, en dépit des mises en garde des scientifiques.
En Géorgie, petit État du Sud-Est, les coiffeurs, salons de beauté et de tatouage, mais aussi les bowlings, entre autres, pourront rouvrir dès vendredi. Lundi, ce sera au tour des cinémas et restaurants, moyennant des règles strictes de distanciation sociale et de nettoyage.
Quant aux habitants de la Floride, ils peuvent de nouveau profiter de certaines plages depuis dimanche, et certaines activités ont prudemment redémarré depuis lundi au Texas et dans le Vermont.