Le gouvernement a annoncé une série de mesures qui seront appliquées dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, dont un couvre-feu de minuit à 6 heures.
Plongés dans une crise sans fin, sans visibilité sur la date de réouverture des frontières, les professionnels du tourisme du Maroc, qui comptaient sur le soutien les nationaux pour atténuer leurs pertes liées à la pandémie, ont été choqués par l’annonce, lundi 20 décembre, de l’interdiction des célébrations du Nouvel An, dans le cadre de restrictions visant à lutter contre la propagation du Covid-19. Un autre coup dur pour le tourisme national et pour le royaume qui n’a reçu que quelque 2,2 millions de touristes en 2020, soit une baisse de 78 % par rapport à 2019, selon les chiffres officiels. Hôteliers, restaurateurs et agenciers de plusieurs villes misaient sur les fêtes de fin d’année pour respirer, à la faveur d’une forte baisse des contaminations et des décès.
Récemment, des organisations représentant les professionnels de l’hôtellerie-restauration ont réclamé des aides supplémentaires, mais surtout le droit de reprendre entièrement leur activité. les conséquences de la crise actuelle (Covid-19) sont brutales. Contraints de suspendre leurs activités dès la mi-mars 2020, plus de 9 000 entreprises touristiques (hébergement, restauration, agences de voyages, transport touristique et location de voiture) sont partiellement ou entièrement à l’arrêt. Rien que pendant le mois de décembre 2021, le pays perdra une centaine de milliers d’arrivées et on évalue les pertes que subira le secteur entre 2020 et 2022 à 140 milliards de dirhams.
Le gouvernement a annoncé une série de mesures qui seront appliquées dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, parmi lesquelles figurent l’interdiction de toutes les célébrations du Nouvel An, celle d’organiser des soirées dans les hôtels, restaurants et établissements touristiques, la fermeture des restaurants et des cafés à 23 h 30 et la mise en place d’un couvre-feu nocturne de minuit à 6 heures, selon des annonces officielles.
Le tourisme est un des secteurs durement touchés par deux années de pandémie – et qui pèse lourd dans l’économie marocaine (7 % du PIB, plus de 496 000 emplois) –, la fermeture des frontières aériennes a été perçue comme une décision cruelle. La Confédération nationale du tourisme (CNT) prévoit une perte de 1 milliard de dirhams (94,7 millions d’euros) pour la seule dernière semaine de décembre. Semaine durant laquelle 100 000 touristes étrangers étaient attendus. Désormais, les pertes vont se creuser avec l’interdiction des festivités du 31 décembre.
Pour la reprise, les professionnels étaient sans cesse en attente de l’appui du gouvernement qui leur permettra de traverser la période de crise (subventions de salaires, exonération de l’impôt sur le revenu, report des paiements d’impôts, rééchelonnement des crédits en cours, etc). Mais ce qui est le plus attendu est l’annonce de la date de réouverture des frontières internationales, nécessaire pour préparer les premiers mois de l’année 2022. Selon les chiffres, 80 milliards de dirhams de recettes en devises sont en danger avec tout ce qui s’ensuivra en pertes d’emplois directs et indirects et en faillites en chaîne. Aujourd’hui, même les espoirs placés dans la demande intérieure se sont évanouis.
Le Maroc avait annoncé le 15 décembre avoir détecté un premier cas d’infection au variant Omicron dans le pays, qui va refermer à partir du 23 décembre ses frontières, partiellement rouvertes, face à la propagation «fulgurante» du nouveau variant. ace devraient aider à relancer un tourisme mis à mal par la pandémie. L’été 2020, selon une note de la Direction des études et prévisions financières (DEPF), les recettes touristiques avaient plongé de 90,1% en juillet et de 96,7% en août.