Le tourisme fait partie des secteurs qui paieront un lourd tribut dans cette crise sanitaire du covid-19. Et les voyagistes marocains, à l’instar de l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique, subissent de plein fouet la propagation fulgurante de la pandémie dans les quatre coins du globe.
Le covid-19 a mis à mal le tourisme en 2020. Le pire des scénarios serait une saison estivale blanche pour les professionnels du tourisme, dont les voyagistes. Des demandes d’annulation de tous les services (billets, package touristique…), des demandes de remboursements par les clients de toutes les prestations annulées, une absence totale de nouvelles prises de commandes pour les mois à venir sont parmi les facteurs qui vont impacter lourdement la trésorerie des agences de voyages.
Dans ce contexte, la Fédération nationale des associations régionales des agences de voyages du Maroc (FNAAVM) a adressé, le vendredi 3 avril, un courrier au ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale, Nadia Fettah Alaoui, pour demander des mesures spécifiques de soutien aux agences de voyages du Maroc en raison de la due au covid-19.
Contacté par Barlamane.com/fr, le président de la FNAVM, Khalid Benazzouz, indique que la crise sanitaire engendrée par la pandémie du covid-19 a créé de multiples problèmes dans les destinations desservies par les agents de voyages. Les voyagistes sont par la force des choses à l’arrêt. L’activité n’est pas prête de reprendre de sitôt et il est certain que 2020 sera une année déficitaire pour l’ensemble des opérateurs du secteur du tourisme, toutes activités confondues et même pour les métiers connexes. Qu’il s’agisse d’agences spécialisées dans le tourisme à l’export ou réceptif, de tourisme de niche, MICE ou Hajj & Omra, l’ensemble de la profession est en sursis.
Les agences de voyages figurent désormais parmi les premières victimes collatérales de la pandémie en plus des transporteurs et des hôteliers. Ce secteur a été fragilisé et risque la faillite. Les perspectives ne sont pas encourageantes pour les opérateurs du secteur. S’agissant de la relance, le président de la FNAVM annonce qu’il faut attendre la fin du confinement pour mettre un plan visant à atténuer les effets de la crise épidémique. Tout l’enjeu aujourd’hui est d’identifier les potentielles séquelles de cette récession afin de les anticiper. Il faut donc étudier de toute urgence des mesures de soutien spécifiques au secteur. Et ce, afin de protéger les opérateurs et éviter les faillites en cascade.
Parmi les mesures d’urgence à adopter : remplacer le remboursement des voyageurs par la mise à disposition de bon d’avoir d’une durée de validité de 12 mois, et dont le montant correspond aux frais engagés par le client. Il est aussi question d’opter pour le report des charges sociales et fiscales, l’allégement des charges, et dégrèvements d’impôts au cas par cas s’il s’agit d’une question de survie pour l’entreprise. Il faut également encourager le tourisme interne dans les différentes régions du pays pour permettre aux Marocains de passer leurs vacances dans leur pays à des prix concurrentiels et adopter une charte de tourisme au Maroc.
A noter que la FNAVAM préconise de « contraindre les organismes bancaires à faire preuve de solidarité en augmentant les lignes de facilités de caisse et en octroyant un ou des crédits bancaires à des taux bas, d’autant plus, que le secteur du tourisme est largement représenté par des TPE et des PME ». Autre doléance : la prise en charge par les assureurs de tout ou partie des pertes et frais engendrés par cet état de fait, en prescrivant que le covid-19 est un sinistre couvert par l’assurance professionnelle.