Parmi les milliers de personnes ayant répondu, dimanche à Vienne, à l’appel du parti d’extrême droite FPÖ à manifester contre les mesures sanitaires figurent des militants néonazis et des hooligans.
La course contre le virus continue. Tandis que la polémique monte au sein de l’Union européenne (UE) après les retards annoncés par le laboratoire britannique AstraZeneca dans la livraison de son vaccin, d’autres pays ont commencé leur campagne de vaccination, dimanche 31 janvier. Plusieurs manifestations contre les mesures sanitaires ont eu lieu dans la journée, notamment en Autriche, en Belgique et en Hongrie.
La pandémie due au SARS-CoV-2 a fait plus de 2,2 millions de morts dans le monde depuis la fin du mois de décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles. Plus de 102 millions de cas d’infection ont été diagnostiqués. Le nombre de victimes à l’échelle mondiale est globalement sous-évalué ; il se fonde sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé.
Manifestations malgré l’interdiction en Autriche, arrestations à Bruxelles
En Autriche, à Vienne, environ cinq mille personnes ont manifesté dimanche contre le couvre-feu et le confinement décidés par le gouvernement pour tenter d’endiguer la propagation du coronavirus. La police avait pourtant interdit le rassemblement.
Parmi les milliers de protestataires ayant tout de même répondu dimanche à l’appel du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite), qui a organisé la manifestation et jugé «scandaleuse» son interdiction, figurent des militants néonazis et des hooligans. La police a procédé à des interpellations, alors que la foule a refusé de se disperser et a voulu marcher en direction du Parlement, bloquant la circulation.
En Belgique, près de 500 personnes ont été arrêtées préventivement, dimanche à Bruxelles, pour empêcher deux manifestations interdites par les autorités contre les mesures anti-Covid, a fait savoir à l’AFP un porte-parole de la police locale. «On est au-delà de deux cents arrestations pour le moment», principalement aux abords des gares de la capitale belge, a affirmé ce porte-parole à la mi-journée.
Outre la gare centrale, les manifestants étaient appelés sur les réseaux sociaux à se rassembler à l’Atomium, un monument emblématique de la ville, où quelques dizaines de personnes étaient présentes. «Les personnes qui ont malgré tout l’intention de manifester à Bruxelles aujourd’hui seront abordées, dissuadées de rester et, si nécessaire, arrêtées administrativement», a ajouté la police de Bruxelles sur Twitter.
Berlin menace les laboratoires d’action en justice
Le gouvernement allemand a menacé, dimanche, d’action en justice les laboratoires ne « respectant pas leurs obligations » de livraison de vaccins à l’UE. «Aucune entreprise ne peut favoriser un autre pays par rapport à l’UE après coup», a déclaré le ministre de l’économie, Peter Altmaier, dans une interview au quotidien allemand Die Welt.
Le ton est monté ces dernières semaines entre les dirigeants européens et le laboratoire britannique AstraZeneca, qui a accumulé les retards dans la livraison de son vaccin contre la Covid-19. Le groupe a expliqué ne pouvoir livrer qu’« un quart » des doses initialement promises à l’UE au premier trimestre, accusant une « baisse de rendements » dans une usine européenne.
L’UE accuse implicitement AstraZeneca d’avoir favorisé la Grande-Bretagne, au détriment de ses obligations contractuelles avec Bruxelles, et a réagi en adoptant vendredi un mécanisme de contrôle des exportations de vaccins produits sur son territoire.
- Nouvelles campagnes de vaccination
Un certain nombre de pays ont à leur tour commencé leur campagne de vaccination. L’Algérie, par exemple, a lancé la sienne samedi dans la ville de Blida avec le vaccin russe Spoutnik V, selon l’agence de presse officielle algérienne APS. Le plus grand pays du Maghreb va en outre réceptionner dimanche les premières doses du vaccin britannique AstraZeneca-Oxford, tout comme l’Egypte, qui a déjà commencé sa campagne de vaccination avec le vaccin chinois Sinopharm.
Les experts de l’OMS sur le marché de Wuhan
Les experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui enquêtent en Chine sur l’origine du coronavirus se sont rendus dimanche au marché Huanan de Wuhan, premier foyer connu de l’épidémie, selon des journalistes de l’AFP sur place.
Ce marché où étaient notamment vendus des animaux sauvages vivants est fermé depuis janvier 2020, et des gardiens n’ont laissé entrer que les véhicules du groupe d’enquêteurs de l’OMS. Cette visite est ultrasensible politiquement pour Pékin, accusé d’avoir tardé à réagir face aux premiers cas de la Covid signalés à la fin de 2019 dans l’immense métropole du centre de la Chine. Dimanche, les experts n’ont répondu à aucune question à leur arrivée au marché.
Le quotidien nationaliste Global Times a publié il y a quelques jours un article relativisant l’importance de ce marché dans l’origine de la pandémie, en affirmant que des «investigations» suggéraient qu’il n’était pas la source de l’épidémie. Quant au pouvoir communiste, il minimise la portée de la mission des spécialistes étrangers.
Masques obligatoires dans les transports aux Etats-Unis
Les masques seront obligatoires dans les transports partout aux Etats-Unis à partir de mardi, a annoncé la principale agence fédérale de santé publique du pays. Cette mesure, qui fait suite à une promesse de Joe Biden, s’appliquera dans les avions, bus, trains, taxis ou encore les ferrys, ont précisé les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) dans un document émis vendredi soir.
Le non-respect de cette mesure, qui entrera en vigueur lundi à 23 h 59 locales (5 h 59 à Paris mardi), sera considéré comme une violation de la loi fédérale. Les masques chirurgicaux ou en tissu, achetés ou faits maison, réutilisables ou à usage unique, sont acceptés. Ils pourront être temporairement retirés pour manger ou prendre des médicaments ou encore pour vérifier l’identité d’une personne.
Réouvertures et fermetures de lieux emblématiques
Les musées du Vatican, qui incluent la célèbre chapelle Sixtine, ont annoncé samedi leur réouverture à partir de lundi, après avoir été fermés pendant quatre-vingt-huit jours en raison de la pandémie. Il s’agit de la plus longue fermeture depuis la seconde guerre mondiale.
Au Pérou, la citadelle inca du Machu Picchu, qui avait rouvert partiellement après des mois de fermeture en raison de la pandémie, va à nouveau fermer dimanche pour au moins deux semaines, en raison d’une deuxième vague épidémique qui frappe le pays.