La campagne de vaccination a débuté à Blida, où s’était déclarée l’épidémie, et doit de dérouler «sur toute l’année», prévient le premier ministre, qui peine à affronter les critiques sur son démarrage poussif.
Le premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a promis, dimanche 31 janvier, que son gouvernement allait acquérir des vaccins anti-Covid en quantité «suffisante», au lendemain du lancement de la campagne de vaccination qui va durer «toute l’année».
«La quantité de vaccins sera suffisante tout au long de cette année. Cette opération ne va pas se dérouler sur un ou deux jours mais (…) sur toute l’année», a déclaré M. Djerad devant les journalistes, peu avant de se faire vacciner dans une polyclinique d’Alger.
Dalila, une retraitée de 54 ans faisant partie des premiers vaccinés dans la capitale, raconte s’être portée «volontaire» car «il y a beaucoup de gens qui sont réticents». «Ils attendent que les premiers soient vaccinés pour voir les effets secondaires», a-t-elle affirmé à l’AFP. «Je le fais parce que je crois que le vaccin est un acte de prévention. L’Algérie a beaucoup investi pour avoir ce vaccin», a renchéri Ahcène Chemache, un journaliste de la radio publique.
L’Algérie – pays le plus peuplé du Maghreb avec 44 millions d’habitants – a procédé samedi à ses premières vaccinations, à Blida (centre), qui a été l’épicentre local de l’épidémie en mars 2020, avec un lot du vaccin russe Spoutnik V.
Ces premières doses sont destinées aux habitants des wilayas (préfectures) les plus affectées par l’épidémie, a précisé dimanche le docteur Djamel Fourar, porte-parole du Comité de suivi de l’évolution de la pandémie. «La distribution du vaccin se fera à partir d’aujourd’hui (dimanche) au niveau des wilayas du pays qui sont durement touchées (…) et ayant enregistré le plus grand nombre de décès et de contaminations à ce jour», a-t-il affirmé lors du lancement officiel de la campagne de vaccination à Alger.
8 000 centres de vaccination
«La stratégie vaccinale que nous avons adoptée est une stratégie modulable et flexible, nous pouvons l’améliorer au fur et à mesure, de manière à toucher toutes les populations ciblées», a expliqué M. Fourar.
Quelque 8 000 centres de vaccination sont mobilisés à travers toute l’Algérie.
Alger, qui a annoncé fin décembre 2020 avoir commandé 500 000 doses à son allié russe, devait réceptionner dimanche soir un premier lot du vaccin britannique AstraZeneca/Oxford, avant de recevoir également des lots en provenance de Chine et d’Inde.
Pour autant, les autorités n’envisagent pas de lever les mesures de « confinement » en vigueur dans le pays depuis mars 2019, selon un autre membre du Comité de suivi, le docteur Bekkat Berkani.
«Le confinement sanitaire ne sera pas levé avant la vaccination de 70 % de la population», a-t-il souligné.
Le gouvernement a décidé samedi d’alléger certaines restrictions en levant le couvre-feu dans dix des 48 préfectures du pays. Mais il est maintenu notamment dans celles de Blida, Alger, Constantine, Mostaganem, Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbès.
Le pays a recensé plus de 107 000 cas, dont près de 2 900 décès depuis février 2020.