Le président de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC), Mohamed Boudra a appelé, mardi à Rabat, à doter les régions des ressources humaines et matérielles adéquates à même de leur permettre de tirer profit de toutes leurs potentialités.
Les régions du Royaume regorgent de potentialités importantes d’investissement et de développement, mais ne sont pas exploitées convenablement, puisque les collectivités locales et les régions manquent de ressources humaines et financières adéquates, a indiqué M Boudra dans une déclaration à la presse à l’issue d’une réunion avec la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), présidée par M. Chakib Benmoussa, dans le cadre des séances d’écoute des partis politiques et des syndicats.
L’observation des disparités spatiales aujourd’hui révèle que celles-ci sont plus prononcées entre les régions en fonction de leur niveau de développement. Au Maroc, bien que des progrès significatifs soient en cours, au niveau national, des inégalités interrégionales persistent. Les indicateurs montrent de fortes disparités dans le développement des différentes régions, ce qui influe sur le cadre de vie des habitants. Selon les chiffres du gouvernement relatifs à la répartition des recettes des budgets principaux des collectivités territoriales par région, six régions engloutissent 72% des fonds territoriaux. Les recettes de la région de Casablanca-Settat (7,8 MMDH de DH) représentent 19,7% des recettes globales. La région de Rabat-Salé-Kénitra s’empare de 12,8% des recettes. Les recettes de la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab se contentent 2%. Les six autres régions se partagent 28% des fonds. « Un accroissement de 14,5% des recettes non fiscales est dû la hausse de 20,4% des subventions, de 41% des fonds de concours et de 12,2% de la redevance d’occupation temporaire du domaine public communal, conjuguée à la baisse de 9,4% des recettes domaniales » a-t-on noté.
Le développement régional inégal met en évidence trois types d’externalités. Intra-externalités régionales : intra et intersectorielles (spécialisation, diversité et concurrence) et externalités interrégionales (effet de proximité). Les politiques conventionnelles fondées uniquement sur la mise en place d’infrastructures ou d’éducation sont insuffisantes. Une approche plus globale intégrant ces deux axes est nécessaire, tout en encourageant le développement des affaires et le transfert de connaissances. La question des disparités est considérée comme d’actualité au Maroc, un écart a récemment été observé depuis le lancement du projet de régionalisation avancée.
Pour l’AMPCC, le nouveau modèle de développement doit reposer sur la construction du Maroc des régions et le renforcement de la régionalisation avancée, puisique la centralisation adoptée depuis l’indépendance n’a pas donné les résultats escomptés.
La CSMD avait décidé, le 24 décembre dernier, de procéder à l’écoute des institutions et des forces vives de la nation incluant les partis politiques, les syndicats, le secteur privé et les associations et ce, dans un esprit d’ouverture et de construction commune.
Cette écoute large et ouverte vise à recueillir les contributions et les avis des parties sollicitées en vue de l’élaboration d’un modèle de développement, avait indiqué la Commission.
Dans cette même logique, la CSMD avait fait savoir qu’elle mettra en place une plate-forme digitale permettant de recevoir et de collecter les contributions et les idées soumises par les citoyens, afin d’enrichir le débat et de partager les expériences et les réflexions.
La Commission organisera également une série de réunions de terrain pour écouter les citoyens et les différentes composantes de la société marocaine dans l’optique de consolider l’esprit d’interaction et d’ouverture qui caractérise son travail.






