Dans un pays qui se respecte et où les gens respectent les institutions, la prison doit être le lieu de la rédemption, de la remise en question, puis de la réinsertion. «Dbibina» en convient et constate que Soulaimane Raïssouni est cette exception qui confirme la règle. À l’inverse des autres détenus, libérés ou graciés, il s’évertue à expliquer et à essayer de convaincre qu’il n’a pas commis les actes pour lesquels il a passé quatre années en prison. Et il insulte tout le monde au passage, lui qui est habitué à l’insulte facile sur les réseaux sociaux…
«Dbibina» se souvient de ces actes qui ont conduit Raïssouni en prison en 2020. Il a violé un jeune homosexuel qui en a témoigné à visage découvert. Évidemment, une fois la chose connue, Raïssouni devait affronter la justice qui examine les faits, juge et condamne ou relaxe, et la société, au sein de laquelle, comme dans toute société civilisée, le viol est fermement condamné. «Dbibina» ne sait pas si Raïssouni regrette son acte ou tente seulement de le faire oublier et de se faire passer pour une victime d’un système policier.
En lisant son dernier entretien avec le jeune Quentin Müller de Marianne, ce journaliste qui rêverait d’un Pulitzer s’il ne se savait dépourvu du talent, de la pertinence et du courage nécessaires pour ce prix, «Dbibina» a compris que Raïssouni s’est lancé dans une grande entreprise de victimisation. Et quoi de mieux que d’aller se répandre en insultes et invectives face au journaliste excité d’un magazine éternellement révolté ?
Ce magazine, «Dbibina» le connaît bien ; il a fait son fond de commerce d’une attitude vaguement wokiste, s’attaquant aux systèmes institutionnels de manière systématique et permanente. Pour cela, il surfe sur les colères sociales. Et, bien évidemment, de nature gauchiste (tendance trotskyste), il pourfend toutes les monarchies, dont le Maroc. Pour la rédaction de ce magazine, toute décision, toute politique, toute prise de position de l’État marocain est forcément non démocratique, voire même policière.
Et «Dbibina» revient à la paire Raïssouni-Müller de Marianne. Bien entendu, tout ce que dit le Marocain est parole d’Évangile : il a été injustement arrêté et condamné, de même que ses amis exerçant le même métier (qui sont bien plus discrets que lui depuis leur libération). «Dbibina» se repasse cette phrase de présentation de l’entretien Raïssouni-Muller : «Lors d’un procès bâclé, expéditif, sans preuve et à charge, il a été reconnu coupable d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration.» Quel manque de respect, quelle arrogance, quelle suffisance, se dit «Dbibina», révolté mais pas vraiment étonné.
Ce qui l’étonne par contre, c’est le manque de professionnalisme de Marianne. Sans aucun recul, sans aucune vérification, le magazine reprend à son compte toutes les éructations d’un Raïssouni qui, qu’il le veuille ou non, est un violeur homosexuel condamné pour cela, face à une victime le confrontant au grand jour. Mais cela, Marianne ne peut l’accepter, car cela ne rentre pas dans son narratif de faire de Raïssouni un héros. Curieux de la part de journalistes qui ont pourtant fait de la défense des victimes leur objectif principal.
Alors il suffit que Raïssouni dise que le Maroc est un État policier pour que Marianne se jette sur cette proie et en fasse des tonnes. Muller insiste pour comprendre, l’autre explique, Muller en redemande et le violeur gracié en rajoute ! Et en veux-tu en voilà, constate «Dbibina» : le sécuritaire, le policier, les services, l’autocratie, la monarchie… À le lire, on dirait presque que le Maroc, c’est 15 millions de policiers sauvages surveillant et traquant 15 millions d’opposants démocrates effrayés. «Dbibina» hésite entre le fou rire et la rage. C’est la rage qui l’emporte ! Un journaliste gamin aigri de ne pas percer dans son métier, seulement trentenaire et déjà paternaliste, se permet de juger un si vieux pays et de si vieilles institutions, avec un autre journaliste qui n’a trouvé que son emprisonnement pour viol homosexuel pour se poser en héros.
«Dbibina» se dit que si Muller avait interrogé les Marocains sur Raissouni, il aurait récolté au mieux un peu de compassion, mais énormément d’indifférence. Il faut dire que cet homme qui se prétend écrivain, penseur, «contemplateur» comme il dit, n’a rien écrit ni produit en prison ; il se contente de dire qu’on lui a volé des écrits et qu’on l’empêche de faire ce qu’il veut. Et il insiste lourdement sur cette farce de grève de la faim de 122 jours. 122 jours !!! Alors même que la direction des prisons détient en sa possession les preuves qu’il s’alimentait durant cette période. «Dbibina» est toujours entre le rire et la colère et c’est toujours la colère qu’il choisit.
Et il remarque que Raïssouni déploie toujours ses arguments sur «le monde libre», sur la prééminence du Département d’État qui distribue les bons et mauvais points, sur ces has been ou parfaits inconnus qui sont supposés le soutenir dans ce qu’il considère être son combat. Il confond tout, les journalistes de contestation systématique et les autres, plutôt violeurs.
Mais «Dbibina» reste humain, et dans son humanité, il constate que Raïssouni aime parler de lui, apprécie d’être considéré. Alors il cite dans le désordre des titres d’articles qu’il a écrits, pour câliner encore plus le petit Muller qui en est ravi ; et c’est toujours le roi, le roi, le roi… Ne s’est-il donc pas aperçu de cette affection protectrice que portent les Marocains à leur roi ? N’a-t-il pas relevé l’immense respect dont jouit le roi à l’international ? Conteste-t-il toujours autant de professionnalisme de ses services de sécurité que le monde entier réclame pour collaboration et coopération ?
Ceci conduit tout naturellement «Dbibina» vers un élément qui dérange au plus haut point, et cet élément consiste dans les fréquentations de Raïssouni, en l’occurrence Francisco Carrion de l’espagnol El Independiente et Quentin Muller du français Mediapart. L’un et l’autre sont des amis inconditionnels du «polisario», et donc des ennemis irréductibles (et ignorants) de l’intégrité territoriale du Maroc. Et tous les deux multiplient les écrits pro-«polisario» et anti-Maroc, pour le simple plaisir d’étancher leur aversion pour le royaume.
«Dbibina» s’interroge et, en s’interrogeant, il questionne la vraie nature de Raïssouni. Sa haine du pays et même de lui-même lui fait-elle donc perdre tout entendement ? La sagesse populaire dit que «ceux qui se ressemblent s’assemblent» ; et donc, quand les deux seuls interlocuteurs de Raïssouni sont des défenseurs des séparatistes, tout porte à croire que Raïssouni, pense «Dbibina», n’est pas très clair. Mais Dieu merci, de moins en moins de monde lit ces deux titres dont l’audience recule de semestre en semestre. Le gauchisme wokiste a moins de lecteurs que jamais ! L’audience de Marianne, apprend «Dbibina», a ainsi baissé de 20% en l’espace de deux années seulement, et la chute continue. Pour El Independiente, il ne figure aucunement dans la liste des 50 premiers sites d’information en Espagne.
Cela ne dédouane aucunement «Dbibina», qui pense que pour Raïssouni, qui dit consulter un cardiologue, un orthopédiste, un gastro-entérologue, un ophtalmologue et un dentiste, un psychiatre devrait s’ajouter au lot des spécialistes. Un homme qui rejette tout ce qui n’est pas de son avis, qui considère qu’il détient seul la vérité et qui en appelle à des étrangers douteux pour le soutenir est un homme à qui un psy ferait le plus grand bien.
Dans l’attente, conclut «Dbibina» pour lui-même, cet homme s’est totalement décrédibilisé et son binôme avec l’insignifiant Müller ajoute plus à son discrédit. «Calomniez, il en restera toujours quelque chose», dit le dicton. Lui, Raïssouni, calomnie beaucoup. Si ça peut calmer ses tourments, pourquoi pas ?, se dit «Dbibina», pensif et compatissant.