Le nouveau gouvernement annoncé hier est resserré avec 25 départements primature comprise. Son architecture est fonctionnelle dans le cadre d’une vision intégrée.
La législature 2021 s’articule autour de trois pôles : régalien, social et capital humain et économique organisés en 19 ministères pleins. Quatre ministres délégués auprès de la primature viennent appuyer cette structure ramassée pour écarter les risques de manque de cohésion dans un même pôle; seul un reste attaché à un département ministériel : celui des Finances . Cohérence et lisibilité de l’action du gouvernement ont probablement guidé ce choix pour une clarification des responsabilités. Cette innovation dans l’organigramme gouvernemental s’inspire grandement des recommandations royales et de celles de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD). Cette dernière avait préconisé de renforcer la cohérence et la convergence des politiques publiques ainsi que l’institutionnalisation d’une unité d’appui à la mise en œuvre des politiques publiques auprès du chef de gouvernement. Dans cette optique, le suivi de l’avancement des chantiers, leur mise en œuvre et le dénouement de blocages éventuels en coordination avec les départements concernés pourra être rationnalisé pour une efficacité maximale, estiment des observateurs. En ce sens, les politiques publiques devraient être évaluées périodiquement dans le cadre d’une vision intégrée.
L’intitulé des ministères converge vers les recommandations et grands axes du NMD (Nouveau modèle de Développement): c’est ce qui transparait des nouveaux noms de départements liés à l’Education, la Santé et protection sociale, et les transitions énergétique et numérique aux côtés des stratégies sectorielles de l’agriculture, de l’industrie et du tourisme.
Ainsi « éducation, préscolaire et sports » se conjuguent en un seul ministère pour mettre en avant la politique du Maroc en la matière : d’une part, le développement de la petite enfance et l’égalité des chances dès le plus jeune âge et, d’autre part, l’encouragement des activités professionnelles chez les femmes.
L’association de l’éducation et du sport devra permettre une formation unifiée d’un citoyen cultivé, autonome physiquement et intellectuellement en plus de la logique de rassembler la jeunesse et les sports.
La protection sociale répond à une priorité dans l’agenda du gouvernement, son universalité étant impulsée par le roi, précisent les mêmes sources. Son succès dépendra de la mise à niveau de la Santé, d’où le rassemblement de ces deux dossiers en un seul département.
Le ministère « Inclusion économique, petite entreprise, emploi et compétences » répond aux enseignements tirés de la crise sanitaire. Ceux-ci ont mis en exergue les conséquences néfastes de l’informel et son ampleur en termes de fragilités sociales et de compétitivité du tissu économique. Ce nouveau département devra donc réussir l’inclusion économique et social de l’informel et l’accompagnement de la petite entreprise dans tous les cycles de sa vie.
Concernant la transition numérique et la réforme de l’administration, leviers de transformation identifiés par le NMD, le département est délégué auprès de la primature afin d’accélérer les grands chantiers de la digitalisation tels que le RSU (registre social unifié), l’adoption de la carte sanitaire, le recours de l’administration fiscale à la big data, le développement de la télémédecine, du mobile payment, le renforcement de la digitalisation de l’administration, la réduction de la fracture numérique par le déploiement du haut débit… et la liste est longue.
Si la structure du gouvernement répond aux recommandations du NMD, l’organigramme en semble l’émanation également. Le souci d’efficacité y transparaît : ceux qui ont prouvé leur bonne gestion des départements régaliens qui leur étaient assignés par le passé y sont reconduits. D’autres, hors le pôle régalien, pour les mêmes raisons ont changé de ministère. Les nouveaux se divisent en deux catégories : ceux qui travaillaient dans des départements et que leur compétence a promu au poste de ministre, et de nouvelles têtes, connues pour maitriser les dossiers qui intéressent les postes où ils ont été nommés.