L’affaire des déchets importés d’Italie a résonné, ce mardi, dans l’hémicycle du Parlement où les députés de la majorité et de l’opposition se sont livrés à une passe d’armes par présidents de groupe parlementaires interposés notamment.
La ministre de l’Environnement Hakima El Haïti, qui, la veille, a été quelque peu malmenée par la presse lors de sa première « comparution », suite à cette affaire, n’a même pas eu le temps de souffler pour se retrouver face aux députés qui l’attendaient au tournant.
Il faut reconnaître que face aux assauts répétés de l’opposition, la ministre a bien résisté en criant urbi et orbi à qui voulait l’entendre, que ces déchets n’avaient rien de nocif, qu’ils étaient certifiés par l’Union Européenne et qui en plus étaient estampillés « anti-mafia » par les autorités italiennes. Mais l’opposition, qui entendait faire feu de tout bois comme l’a souligné le président du groupe PJD Abdellah Bouanou, ne l’a pas entendu de cette oreille, comme elle n’a pas non plus apprécié que ce dernier puisse parler, en des termes à peine voilés, de « complot » au moment où le Maroc s’apprête à organiser la Cop 22 à Marrakech, et s’est lancé dans sa campagne audacieuse « Zéro Mika ».
Son homologue du PAM, Milouda Hazib qui semblait prête à en découdre avec la ministre de l’environnement, parle d’un énième « scandale » à mettre à l’actif du gouvernement de son ennemi juré Abdelilah Benkirane qui, rappelle-t-on, lui avait demandé un certain jour en plein « cirque » des questions orales au parlement de se taire pour avoir protesté contre les propos du chef du Gouvernement qualifiant de « lustres » les femmes marocaines.
« Nous nous sommes habitués aux scandales multiples du gouvernement, mais celui-ci est d’un gros calibre eu égard à ses répercussions économiques, sanitaires, médicales, sociales et environnementales », autrement dit, un « Tchernobyl » Made in Morocco.
Réponse du berger à la bergère : « je ne vous permets pas de tromper l’opinion publique, les déchets ne proviennent pas de Naples, mais du gouvernement (italien) avec la certification ’Anti-Mafia’ », répondit la ministre qui tentait de rassurer les députés en leur rappelant au passage que ce sont eux qui ont voté la loi dans ce domaine, et en affirmant que rien n’est encore joué.
Force est de reconnaître que les 2500 tonnes de déchets de la discorde, ont au moins eu le mérite de secouer ces députés qui sombraient presque dans un sommeil profond, Ramadan et vacances d’été obligent.






