Emmanuel Macron a dénoncé les «propagandes antifrançaises» qui ont explosé depuis 2020, «où le narratif russe, chinois et turc» a saturé l’espace médiatique de certains pays.
La chaîne YouTube Le Média, proche de l’extrême gauche, a diffusé, récemment, une émission sous le titre : Afrique: on arrête tout, Macron a une idée pour contrer Poutine, commentant la décision du quai d’Orsay de préparer le lancement d’un media destine à l’Afrique, destinée à contrecarrer l’animosité grandissante envers la France en Afrique et l’offensive russe, chinoise et turque.
Emmanuel Macron, rappelle l’émission, a appelé à «assumer une stratégie d’influence et de rayonnement de la France», en exhortant à «mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé, qui doit être une force pour nous». France Médias Monde regroupe notamment la chaîne d’information France 24 et la radio RFI. Une proposition qui provoqué un énorme scandale. Le président se contentera finalement de fonder une chaîne, financée par les fonds publics, et qui verra le jour en 2024.
Emmanuel Macron a appelé, début septembre 2022, les diplomates français à être «plus réactifs» sur les réseaux sociaux pour mieux riposter aux attaques que subit la France en direction des opinions publiques, notamment en Afrique. «Notre pays est souvent attaqué et il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et des manipulations», a-t-il observé, dans un discours devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée.
Sur les réseaux sociaux, des diplomates endossent le costume de comunity manager
Depuis quelques mois, des fonctionnaires français interagissent, sous pseudonyme, sur les réseaux sociaux, pour réagir aux critiques visant la présence française en Afrique, de même qu’une sous-direction du quai d’Orsay a été, entièrement, consacrée a « cette guerre informationnelle », allant même jusqu’à embaucher des cabinets, comme l’agence « Concerto » (spécialisée dans les relations publiques, basée a Paris), pour promouvoir une meilleure image de la France, au moment où la Russie, qui utilise le même procède, a au moins le mérite, d’après eux, de financer ce genre d’activités par des fonds privés.
La même émission a souligné le caractère « infantilisant » des manœuvres françaises, qui visent à dicter aux africains comment ils doivent penser et qui, dans l’imaginaire de paris, sont forcément manipules par les russes ou les chinois, d’où la nécessite, pour l’Élysée, de créer ce nouveau média. De même, on s’est indigné contre la longue tradition des présidents Français Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, en passant par François Hollande, ayant distillé, à maintes reprises, des commentaires déplacés, voire racistes, a l’égard des africains. À cet égard, Thomas Dietrich a souligné que Paris se trompe, en étant persuade qu’un hypothétique média est capable de changer la vision négative de la France en Afrique, indiquant qu’avec ce projet, la France s’abaisse au niveau de la propagande russe et chinoise et risque de devenir la risée de tout le monde.
Évoquant l’éventuel contenu de cette chaîne de télévision en gestation, Dietrich ironise en soutenant qu’il s’agit de produire des capsules pour véhiculer «qu’on est les plus beaux, les meilleurs et que la France est la patrie des droits de l’homme, alors que les russes sont les méchants, qui soutiennent des régimes sanguinaires ».
Enfon, Le Média a estimé que cette démarche française a peu de chances de réussir ses objectifs, notamment, celui de pointer du doigt la dérive autoritaire et la situation des droits de l’homme de mise dans certains pays africains, qui bénéficient du soutien russe, arguant que la France fait de même, en soutenant des régimes sanguinaires, notamment au Tchad, au Cameroun et au Togo, dont les régimes ne sont aucunement exempts de reproche, sachant qu’en 2004, la France avait fait tirer sur des manifestants pacifiques à Abidjan et l’armée a bombardé par erreur un mariage au Mali, sans qu’il y ait de réparation ou de pardon pour ces actes.
La France officielle dépaysée
Il est à noter qu’à la suite de cette émission, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères a adressé, le droit de réponse suivant : «La France a fait du droit à l’accès à une information libre, plurielle et fiable une priorité de sa politique étrangère. Elle soutient, notamment, ce principe, dans le cadre du partenariat pour l’information et la démocratie et a contribué à l’installation, à paris, du fonds international pour les médias d’intérêt public (international fund for public interest media – ifpim), a l’occasion du forum de paris sur la paix. La comparaison avec les instruments de manipulation de l’information, dont les méthodes et objectifs sont abondamment documentes, y compris par la presse indépendante, est tellement outrancière qu’elle ne mérite pas de commentaire particulier. Face à cette désinformation, il est essentiel de communiquer sur la réalité de notre action. Nous adaptons nos outils de communication en conséquence.»