Le Maroc, qui compte près de 8.200 cas de contamination et 208 décès, a instauré un état d’urgence sanitaire avec un couvre-feu dès 19 heures. Alors que la quarantaine prendra fin le 10 juin, le gouvernement tarde à annoncer modalités d’un déconfinement progressif.
Saad Dine Otmani, à la tête du gouvernement de coalition depuis cinq ans, compterait prolonger au-delà du 10 juin l’état d’urgence sanitaire et le confinement mis en place pour circonscrire la propagation du nouveau coronavirus, selon plusieurs sources. Si le chef du pouvoir de l’excécutif issu du Parti justice et développement (PJD, islamiste) a annoncé, il y a quelques semaines qu’après le 10 juin, le déconfinement sera «progressif» et prendra en considération «les écarts de contamination entre régions», les contours du plan supposé mettre fin à la quarantaine reste flous. La rumeur enfle après que le conseil de gouvernement, programmé ce lundi 8 juin, a été reporté.
Le Maroc compte officiellement, lundi 8 juin, 8.250 cas de contamination et 208 décès pour un peu moins de 308.400 tests. Le confinement devient difficilement supportable pour de larges pans des populations, alors que des dizaines de millions de Marocains souhaitent retrouver une partie de leur liberté de mouvement. Le gouvernement islamiste, qui craint une deuxième vague de la pandémie, ne dispose d’aucune stratégie pour le moment afin de favoriser une reprise en douceur après deux mois d’inactivité quasi-générale.
Malgré le reflux de la crise sanitaire, les intendants de la santé qui règlent le temps et la forme des quarantaines se terrent dans le silence. Pour se déplacer, les Marocains doivent d’abord avoir sur eux une autorisation et le port du masque est obligatoire. Les contrôles policiers sont réguliers et le non-respect des restrictions est parfois assortis d’une amende.
Si le gouvernement est déterminé de commencer dès le 11 juin une nouvelle quarantaine de santé , pendant laquelle les mêmes précautions dont on il a été usé dans les autres, seront exactement gardées
et observées, cette décision ne jouit pas de l’unanimité. El Otmani a aussi annoncé un projet de loi de finances rectificative «destiné à préparer la relance de l’économie», sans donner de détails sur ce plan pourtant crucial pour la vie du pays.
Les milieux économiques et touristiques ont appelé à une rapide reprise des activités, alors que la pandémie a freiné l’essor de quelque 133.000 entreprises, soit environ 60 % du secteur formel. Le ménagement des intérêts de la communauté parait être le dernier souci du gouvernement, à court de pistes pour rafraîchir le cours ordinaire du commerce, et en passe
de priver le pays même , par un excès de prévoyance, d’une reprise plus que nécessaire des affaires commerciales.
La Covid19 qui, au cours des temps, a ravagé l’Europe et d’autres points du globe, a été maîtrisé au Maroc. Elle n’y est pas endémique ; elle n’a pu s’y implanter définitivement sur aucun point. Le mal a été réduit à peu de chose en comparaison de ce que les autorités pouvaient craindre. La réalité des situations économiques, le mouvement des affaires, les tendances et besoins du pays, les mesures d’utilité publique, les travaux législatifs ; le gouvernement ne propose rien, alors que le confinement augmente augmente sans cesse les besoins et les dépenses du pays sans en améliorer les ressources.
Environ 945.000 salariés sont provisoirement en arrêt de travail et au moins 4,3 millions de familles sont privées de revenus tirés du secteur informel ou d’emplois précaires. Un plan d’aides directes ou indirectes a été déployé par l’Etat marocain pour les entreprises, les particuliers, les salariés et les travailleurs dans l’informel affectés.