L’Union des mosquées de France (UMF) a réaffirmé, mardi, son appel aux musulmans de France de continuer à vivre sereinement les grands moments de Ramadan et la célébration de la fête de l’Aïd El Fitr « dans leurs maisons avec leurs familles », dans l’attente du 2 juin, date proposée par le gouvernement pour la reprise des rassemblements et des cérémonies religieuses dans les lieux de culte.
“La proximité de la date de la fête de l’Aïd El Fitr (très probablement le 24 mai 2020), à moins de deux semaines de la sortie du confinement, nous invitent à la plus grande vigilance eu égard au manque de visibilité de l’impact de cette sortie sur la situation générale », souligne Mohamed Moussaoui, président de l’UMF dans un communiqué, ajoutant qu’une éventuelle reprise d’activités dans les mosquées, qui doit être nécessairement progressive, ne peut avoir lieu à l’occasion d’un grand rassemblement tel que la fête de l’Aïd El Fitr.
« L’UMF est consciente de l’attente des croyants de renouer avec leurs lieux de culte et leurs célébrations religieuses et respecte les décisions souveraines des autres cultes ainsi que leurs revendications en matière de reprise d’activités. Son appréciation de la situation la réconforte dans l’idée d’une reprise progressive après le 2 juin 2020 », affirme M. Moussaoui, par ailleurs président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), principal interlocuteur des pouvoirs publics en France, qui a rappelé, dans ce contexte, que le président Emmanuel Macron avait annoncé qu’il serait difficile d’envisager la reprise des rassemblements et des cérémonies religieuses avant début juin prochain.
Par ailleurs, compte tenu de la proximité des dates des différentes fêtes religieuses, « l’éventuelle ouverture des célébrations religieuses avant le 2 juin 2020 en évoquant la date du 29 mai 2020 peut faire naître chez des citoyens un sentiment d’un traitement différencié entre les fêtes religieuses. Il aurait été plus judicieux de fixer des critères généraux pour une reprise des célébrations sans forcément fixer de date », estime le président de l’UMF.
« Cela étant, l’UMF appelle les musulmans de France à ne pas perdre de vue l’essentiel et à rester fermes dans leurs principes. Le plus fondamental étant celui de préserver leurs vies et celles de leurs concitoyens et de permettre à notre pays de sortir de la pandémie avec le minimum de pertes humaines. Nous ne le dirons jamais assez, une seule vie sauvée vaut mieux que toutes les célébrations religieuses quelle que soit leur importance », affirme M. Moussaoui.