A moins d’un jour du déconfinement, les professionnels du tourisme n’ont, à l’instar de tous les citoyens, aucune visibilité sur la reprise de leurs activités. L’étau se resserre sur l’un des secteurs qui emploie le plus au Maroc.
Le silence du gouvernement à l’égard de la stratégie de déconfinement a été largement critiqué lors de la séance des questions orales du 8 juin, à la Chambre des représentants. La ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, a essuyé de nombreuses critiques émanant des députés concernant le retard de scénarios de relance du secteur du tourisme, qui emploie à ce jour, directement ou indirectement près de 20 millions de citoyens.
Ainsi, même si Nadia Fettah Alaoui a annoncé la mise en place d’un plan « intégré et participatif visant à lutter contre les répercussions du nouveau coronavirus, à relancer le secteur et à favoriser le positionnement du Royaume dans le monde de l’après Covid-19, compte tenu de l’évolution des besoins et des attentes du consommateur et de la qualité de l’offre nationale », de nombreuses questions planent toujours puisque ce plan n’a pas encore été dévoilé.
L’une des critiques les plus virulentes est celle d’Aziz Lebbar, député du PAM, qui a s’est soulevé contre la « passivité de l’Exécutif » en ces temps de crise. Il a estimé que « rien n’a été fait jusqu’à présent pour sauver le secteur du tourisme et les salariés de l’artisanat ». Les professionnels de ces secteurs manquent toujours de vision sur leur avenir post-confinement, et aucun plan de relance ne leur a été concrètement dessiné en presque trois mois de confinement, a pointé Lebbar.
Le secteur du tourisme est un secteur vital pour le Maroc. En 2019, le Royaume accueilli l’année dernière 13 millions de touristes étrangers, qui ont généré des recettes voyages en devises estimées à 78,6 milliards de DH.
Le 1er juin, la Confédération nationale du tourisme (CNT) a estimé dans un document adressé au gouvernement que la crise impactera le secteur du tourisme à l’échelle mondiale pendant au moins 12 mois, avec une perte en devises estimée à 138 Milliards de DH sur 3 ans. La reprise, aussi timide soit-elle, n’est prévue qu’à partir d’avril 2021.