L’infiltration des eaux pluviales à travers la toiture de l’aéroport international de Marrakech-Ménara, dimanche 13 octobre, a une fois de plus attiré l’attention sur l’état des infrastructures stratégiques marocaines et sur le silence du gouvernement d’Aziz Akhannouch. Cet événement, survenu lors d’intempéries caractérisées par des précipitations exceptionnelles, soulève des questions de fond quant à la fiabilité des installations publiques, lesquelles incarnent les efforts d’investissement de l’État marocain ainsi que des passerelles essentielles pour le développement touristique et économique du pays.
Lorsque des pluies diluviennes, estimées à plus de 50 mm en quelques heures, ont frappé Marrakech, il semblait inconcevable qu’un aéroport de l’envergure de celui de Marrakech, récemment rénové pour un coût de plus de 1,7 milliard de dirhams et destiné à accueillir plus de neuf millions de passagers annuels, puisse être affecté par une simple infiltration d’eau. Les images diffusées sur les réseaux sociaux et vérifiées par Barlamane.com, où l’on observe des flaques se former dans les halls de l’aéroport, ont révélé des défaillances qui, jusqu’ici, demeuraient inaperçues. Face à ces scènes, plusieurs commentateurs ont déploré plus qu’un simple incident : le reflet d’une carence de planification et de conception dans la construction d’infrastructures critiques.
Ces dégâts matériels surviennent à un moment critique pour le Maroc, qui s’efforce de renforcer son image de destination touristique et économique stable, dotée d’infrastructures modernes et robustes. Dans un contexte où le tourisme représente 7 % du PIB national et attire plus de 12 millions de visiteurs chaque année, toute faille dans une infrastructure stratégique comme celle de l’aéroport de Marrakech-Ménara peut avoir des répercussions profondes, non seulement sur le secteur touristique, mais également sur la confiance des investisseurs étrangers. En effet, cet aéroport, inauguré en 2016 après des travaux d’extension visant à en faire une plateforme aérienne aux standards internationaux, est perçu comme un emblème de la modernisation des infrastructures marocaines. Par conséquent, un tel échec dépasse de loin le cadre d’une simple fuite d’eau : il ébranle la crédibilité des projets nationaux d’envergure, potentiellement au détriment des ambitions du Maroc en matière de développement et d’attraction des capitaux internationaux.
En outre, cet événement survient à un moment où le gouvernement marocain, dans le cadre du programme de développement Maroc Vision 2030, mise considérablement sur l’amélioration des infrastructures pour attirer des investissements directs étrangers et renforcer la compétitivité du pays. Un rapport récent de la Banque mondiale a toutefois souligné que le Maroc a réalisé des progrès considérables dans le développement de ses infrastructures, bien que des lacunes subsistent, notamment en matière de résilience face aux événements climatiques extrêmes, devenus de plus en plus fréquents avec le changement climatique. L’infiltration d’eau à l’aéroport de Marrakech-Ménara pourrait être perçue comme un signal d’alarme, alors que les normes de construction et d’entretien des infrastructures critiques au Maroc nécessitent un suivi rigoureux et une reddition des comptes sans fioritures.