L’opposant algérien Karim Tabbou, figure centrale du mouvement de protestation en Algérie, a envoyé une lettre urgente au patron de l’ONU sur l’état alarmant des libertés en Algérie.
L’opposant politique algérien et ancien détenu, Karim Tabbou, a adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies, intitulée «Requête citoyenne pour la libération des détenus», dans laquelle il dénonce les «conséquences des politiques hasardeuses et des pratiques de corruption» du régime politico-militaire algérien, pointant du doigt la «persistance de la violence à l’égard de toutes les forces du changement» et le «verrouillage politico-médiatique» obligeant les citoyens algériens à se tourner vers les organisations internationales afin de «démasquer le pouvoir algérien et ses pratiques».
À ce titre, M. Tabbou a mis à nu le «bilan sinistre» des «milliers de poursuites judiciaires», et des «centaines de détenus d’opinion croupissant en prison en attente de jugement», sans manquer d’évoquer les rumeurs d’arrestations «colportées par les services du pouvoir » pour « terroriser les citoyens alors que des descentes policières nocturnes et répétitives sont effectuées dans un spectacle qui génère la peur et la psychose».
D’autre part, M. Tabbou a mis en exergue «le combat du peuple algérien pour l’autodétermination du citoyen et de la nation algérienne», s’indignant contre les agissements du pouvoir algérien qui continue de «fomenter de fausses élections et de fausses promesses».
Toutefois, contrairement à l’image d’une république démocratique et populaire que le régime algérien tente de faire valoir, M. Tabbou a fustigé que «l’Algérie soit otage d’un pouvoir corrompu, corrupteur, exclusif et autoritariste ne s’appuyant que sur la répression». Ainsi, l’ancien détenu algérien a mis au jour les manœuvres du pouvoir algérien visant à «étouffer le mouvement populaire», faisant référence aux tensions régionales «entretenues» avec le Maroc, pour asphyxier «toute velléité de changement en interne». Face à cette situation, M. Tabbou a interpelé le SG sur son devoir personnel et sur le devoir de toutes les instances des Nations unies d’exercer une pression diplomatique sur les autorités algériennes «pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion, injustement incarcérés».