Voici en six points clés la note de conjoncture publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), au titre du mois de juillet 2024 :
1. Environnement international :
– Économie mondiale : selon les dernières prévisions du FMI (juillet 2024), la croissance économique mondiale se poursuit à un rythme modéré (3,2% en 2024 après 3,3% en 2023). L’économie américaine affiche une meilleure performance (2,6% après 2,5%), comparativement aux autres grandes économies avancées, dont le Japon (0,7% après 1,9%), le Royaume-Uni (0,7% après 0,1%) et la zone euro (0,9% après 0,5%).
L’Asie reste le principal moteur de la croissance mondiale, menée par la Chine (5% après 5,2%) et l’Inde (7% après 8,2%). Les perspectives mondiales restent confrontées à certaines vulnérabilités et incertitudes.
Toutefois, l’atténuation de l’inflation devrait permettre d’entamer un assouplissement monétaire dans plusieurs pays.
– Zone euro : croissance soutenue (0,9% en 2024 après 0,5% en 2023, selon le FMI), différenciée par pays. La reprise modeste en Allemagne s’accompagne d’une résilience relative ailleurs (France, Italie, Espagne…).
– Euro : 1,09 dollar le 22 juillet, en hausse de 1,9% depuis son creux en juin.
– Pétrole : 83 dollars pour le baril du Brent le 22 juillet, en hausse de 7% depuis début 2024.
2. Tendances sectorielles :
– Secteur primaire : baisse de la valeur ajoutée (VA) du secteur agricole au premier trimestre, avec une production céréalière de la campagne agricole 2023-2024 estimée à 31,2 millions de quintaux, en contraction de 43% par rapport à la campagne précédente.
– Secteur secondaire : évolution positive au niveau du secteur minier (VA : +17,7% au T1 ; production de phosphate brut : +30,7% à fin mai), du secteur manufacturier (Valeur ajouté (VA) : +2,1% au T1 ; Taux d’Utilisation des Capacités : +5,6 points à 78,4% à fin mai), de la production de l’énergie électrique (+1,3% à fin juin) et du secteur du BTP (ventes de ciment : +1,1% à fin juin).
– Secteur tertiaire : poursuite de l’amélioration des indicateurs du tourisme (arrivées : +13,9% à fin juin ; nuitées : +8,3% à fin mai) et du transport (passagers aériens : +19,2% à fin juin ; trafic portuaire global : +13,3% à fin mars) ; performance positive du secteur d’information et communication au T1 (VA : +1,3%).
3. Ménages et entreprises :
– Consommation des ménages : elle aurait bénéficié en 2024 du ralentissement de l’inflation (+1,8% en juin après +5,5% un an auparavant). Elle serait également soutenue par l’évolution positive à fin mai des transferts des MRE (+2,4%) et des crédits à la consommation (+0,9%). Elle tirerait profit également des transferts effectués par l’État dans le cadre du soutien social direct, ainsi que des augmentations récentes des revenus à l’issue du dialogue social.
– Maintien de l’effort d’investissement à fin mai 2024, en ligne avec le comportement favorable des recettes des IDE (+19,6%), des crédits à l’équipement (+12,6%) et des importations des biens d’équipement (+6,8%), ainsi que la dynamique des dépenses d’investissement du Budget Général de l’État (+5,8% à 46,9 milliards de dirhams (MMDH) à fin juin).
4. Échanges extérieurs :
– Hausse des exportations de 4,4% à fin mai, dûe, essentiellement, à l’accroissement des ventes à l’étranger des secteurs de l’automobile (+12%), de phosphates et dérivés (+5,3%) et de l’aéronautique (+17,6%).
– Augmentation des importations de 2,3% à fin mai, suite, principalement, à la hausse des acquisitions des produits finis d’équipement (+6,8%), des demi produits (+6,5%) et des produits finis de consommation (+5,2%).
– Allègement du déficit commercial de 1% et amélioration du taux de couverture de 1,3 point atteignant 62,1% à fin mai.
– Avoirs Officiels de Réserve : couverture de 5 mois et 11 jours d’importations de biens et services à fin mai.
5. Finances publiques :
Légère atténuation du déficit budgétaire de 1,3%, en glissement annuel, pour se situer à 27,5 MMDH à fin juin 2024, résultant, particulièrement, d’une hausse des recettes ordinaires (+9,4%), plus importante que celle des dépenses globales (+7,8%).
6. Financement de l’économie :
– Décélération de la croissance des crédits bancaires à +4,6% à fin mai 2024 après +6,5% un an auparavant, résultant essentiellement du ralentissement du taux de progression des crédits au secteur non financier à +2,1% après +5,1% l’année précédente, dont les crédits aux sociétés non financières (+1,8% après +6,6% à fin mai 2023) et les crédits aux ménages (+0,9% après +3,2% à fin mai 2023).
– Évolution globalement positive des indicateurs de la Bourse de Casablanca au deuxième trimestre 2024, notamment, les indices MASI et MASI 20, et la capitalisation boursière (respectivement +2,2%, +1,5% et +3,1% par rapport à fin mars 2024), portant leurs performances, par rapport à fin décembre 2023, à +10%, +8,6% et +10,6% respectivement.
