Des dizaines d’associations de défense des droits humains ont adressé une lettre au prochain gouvernement, pour exiger la mise en place de politiques et de mécanismes liant la démocratie et le développement à la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le lettre, signée par 55 associations de différentes parties du Royaume, comprend des demandes d’établir un ministère spécial pour l’égalité entre les femmes et les hommes, sans le lier exclusivement aux projets familiaux et sociaux, et sans l’inclure dans les mécanismes de travail autour des dossiers liés aux groupes sociaux avec des conditions spéciales, « parce que les femmes ne sont pas seulement un groupe, mais elles sont la moitié de la société, qui comprend des groupes divers, qui souffrent de discrimination, de marginalisation et d’exclusion ».
« Cela nécessite l’élaboration d’une politique gouvernementale qui prend en compte le genre de manière émancipée, et nécessite la mise en place d’un mécanisme institutionnel et exécutif qui traduit cette politique aux niveaux économique, social, politique, culturel et environnemental » : lit-on sur la lettre.
Les associations ont formulé leurs recommandations pour « considérer l’égalité entre les femmes et les hommes comme un terrain de référence et un levier fondamental pour les réformes démocratiques et de développement dans notre pays. Elle permettront également d’annoncer des engagements clairs pour faire avancer les droits des femmes dans leur interdépendance et leur globalité, accompagnées de mesures concrètes, capacités de mise en œuvre et mécanismes de suivi et d’évaluation ».
La lettre soulignait que l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence sexiste est un engagement politique du futur gouvernement qui nécessite de consolider les acquis tout en comblant les lacunes et les insuffisances que les associations de femmes ont signalées depuis la promulgation de la constitution de 2011, liées à la persistance de la discrimination dans la législation, et aux mécanismes de mise en œuvre limités.
Parmi les recommandations figure également le fait de « travailler à la formulation et au lancement d’un plan global de réforme législative et institutionnelle conformément aux obligations constitutionnelles du Maroc concernant l’interdiction de la violence et de la discrimination à l’égard des femmes et des filles, l’instauration de la parité et de l’égalité dans tous les domaines, ainsi que l’activation de ces engagements aux niveaux national et régional, d’une manière cohérente avec les objectifs et les indicateurs de l’agenda développement durable 2030 avec la participation des associations de la société civile».