L’ONG a publié jeudi un rapport reprochant à l’armée ukrainienne de mettre en danger des civils dans sa résistance à l’invasion russe, suscitant la colère de Kiev.
Les réactions au rapport d’Amnesty International sur la guerre ukrainienne ont été nombreuses et indignées. Des membres ont choisi de quitter la branche suédoise de l’organisation en signe de protestation. «Très triste», a dit Anna Johansson, secrétaire générale d’Amnesty Suède. Amnesty Suède estime qu’environ 1 000 membres ont démissionné rien que le week-end dernier.
Amnesty avait affirmé vendredi assumer pleinement son rapport reprochant à l’armée ukrainienne de mettre en danger des civils dans sa résistance à l’invasion russe en installant des infrastructures militaires dans des zones habitées.
«Nous avons reçu de nombreuses réactions, à la fois sur les réseaux sociaux, par e-mail et par téléphone. La plupart des commentaires était du genre « pourquoi faites-vous cela? »», a pointé Anna Johansson.
Mais il est bien évident que ce message n’est pas passé. «Au lieu de cela, notre déclaration a créé de l’inquiétude, de la colère, de la frustration – notamment en Ukraine. Cela signifie que nous
n’avons pas réussi à faire passer notre message. Je suis vraiment vraiment désolée pour ça.»
Mardi, auteur et co-fondateur d’Amnesty Per Wästberg a annoncé qu’il quittait Amnesty Suède après 60 ans de militantisme.
Un chiffre final sur cette saignée chez Amnesty est encore à établir.
Vendredi dernier, la secrétaire générale de l’ONG, Agnès Callamard, avait assuré que les conclusions du rapport étaient «fondées sur des preuves obtenues lors d’investigations de grande ampleur soumises aux mêmes normes rigoureuses et processus de vérification que tout le travail d’Amnesty International».
Dans son rapport publié au terme d’une enquête de quatre mois, Amnesty a accusé l’armée ukrainienne d’établir des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et de lancer des attaques depuis des zones peuplées, une tactique qui viole selon elle le droit humanitaire international.