Les néonicotinoïdes, des pesticides responsables de la baisse du nombre d’abeilles, seront interdits en France dès samedi 1er septembre.
Comme annoncé il y a plusieurs semaines, le gouvernement français mettra en application, samedi, sa décision sur l’interdiction d’un certain nombre de pesticides jugés responsables de la baisse du nombre d’abeilles.
Ces substances, dont la liste est dressée par décret, appartiennent à la famille décriée des « néonicotinoïdes » (l’acétamipride, l’imidaclopride, le clothianidine, le thiaclopride et le thiaméthoxame).
Des restrictions avaient été imposées, en avril dernier, par l’Union européenne (UE) à l’utilisation de trois des substances mentionnées : l’imidaclopride, le clothianidine et le thiamétoxame. Celles-ci seront interdites pour toutes les cultures en plein champ mais autorisés dans les serres.
Depuis les années 2000, des scientifiques s’inquiètent du fait que même à faible dose, ces substances qui s’attaquent au système nerveux des insectes, affectent les pollinisateurs (abeilles et bourdons désorientés notamment).
Leur interdiction, formalisée en France par le Cabinet Edouard Philippe après avoir été adoptée en 2016 par le précédent gouvernement, avaient suscité quelques divergences au niveau des ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture.
De même, les syndicats agricoles, dont la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), avaient dénoncé dans un communiqué conjoint la publication du décret alors même que, selon eux, les dérogations promises pour certaines filières n’ont pas encore été précisées.
Les syndicats mettaient particulièrement en avant les « distorsions de concurrence avec les producteurs européens et non européens » qui, affirmaient-ils, seront ainsi accentuées.
Après l’interdiction de ces pesticides, les agriculteurs devront avoir recours à des alternatives plus respectueuses de la biodiversité alors même qu’ils réclamaient du temps encore pour pouvoir développer de nouvelles solutions.
Disponibles depuis le milieu des années 1990, les néonicotinoïdes sont devenus les pesticides les plus utilisés dans le monde.