Après des semaines de crise, Abdelaziz El Omari maire de la capitale économique, isolé et fragilisé, a fini par démissionner… de ses fonctions au sein du Parti justice et développement (PJD, majorité), en contestation de la décision la normalisation des relations entre Rabat et Israël. Mais qu’est-ce qui se tient au-delà de cette annonce imprévue ?
Les diagnostics de vulnérabilité structurelles de la ville qu’il dirige aux inondations l’accablent. Isolé, mis en cause et discrédité pour son incurie, le maire de la métropole économique choisit la fuit en avant. Gestion des situations d’urgence et celle des dispositifs d’intervention, difficultés dans les prises de décision au niveau des différents échelons, l’empressement de se dédouaner de ses négligences : une véritable débâcle. Abdelaziz El Omari, selon des sources médiatiques, a démissionné de ses fonctions en tant que membre du Conseil national, du secrétariat général du PJD ainsi que de la direction générale du parti, en contestation de «l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël». Sauf que les réels motifs derrière la démission de l‘éphémère ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile sont plus exiguës.
Selon nos sources, le maire de Casablanca a été fragilisé par les défaillances que les dernières intempéries ont mises en lumière. Ses déclarations se sont révélés inefficaces et désorganisées. Plusieurs jours se sont écoulés avant qu’il réagisse. Pendant cette période, certains habitants se sont retrouvés démunis, sans eau potable, sans vivres et sans électricité, avec des options trop peu nombreuses. Face à ce constat d’échec, l’événement a pris une autre tournure et des tensions de plusieurs types se sont succédé : critiques acerbes contre l’impéritie d’El Omari et de ses insuffisances de conduite ; remises en cause politiques dans lesquelles l’image de son mandat et de son administration a été sérieusement entachée.
Selon nos sources, El Omari, ancien secrétaire régional du Parti de la Justice et du développement pour la région du Grand Casablanca et ex-président du groupe PJD à la chambre des représentants a préféré quitter le navire en raison du «manque de soutien» de «ses frères» face aux improbations qu’il affronte. Il estime avoir «été abandonné» par le noyau dur de son parti, «le laissait aller à vau-l’eau» sans réagir, alors que les effets indésirables de son action politique irrite.
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Casablanca ont fait au moins un mort dans la capitale économique. La ville a été particulièrement touchée par des inondations et les intempéries ont provoqué l’effondrement du toit d’un four traditionnel, faisant un mort et quatre blessés, selon les autorités locales. Une maison en ruine occupée par des squatteurs s’est effondrée dans un quartier populaire et les secours ont pu extraire deux personnes des décombres. En marge de cela, El Omari a préféré se désister de ses responsabilités.
Les intempéries ont également perturbé le trafic ferroviaire dans la région du grand Casablanca, où différents quartiers ont été inondés, conséquence directe de la saturation du réseau d’assainissement, selon la société gestionnaire Lydec. Le maire de Casablanca a été mis en cause en raison de la vétusté du système d’écoulement des eaux et sa passivité à réagir face aux inondations, qui ont soulevé de nombreuses critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux.
C’est cette normalisation de la catastrophe qui tend à créer et nourrir un contexte de crise permanente qui devrait pousser le maire de la plus grande ville du Maroc à démissionner. L’irresponsabilité et le mensonge, l’incapacité des responsables du PJD à maîtriser le mal, à l’anticiper – sinon mais aussi à l’assumer, sont cruels à plus d’un titre.






