Le Tribunal de l’Union européenne a rendu, mercredi 4 décembre, son arrêt concernant les recours introduits par PGTEX Morocco contre deux règlements d’exécution de la Commission qui prolongent les droits antidumping définitifs imposés sur les importations de certains tissus en fibre de verre originaires de la Chine et expédiés depuis le Maroc, a appris Barlamane.com de ses sources.
PGTEX Morocco, constituée selon le droit marocain et implantée dans la zone franche à Tanger, est une filiale du groupe chinois PGTEX. L’approche européenne suscite des critiques sur plusieurs fronts puisqu’elle cible des acteurs marocains intégrés à des chaînes de production internationales. Il s’agit clairement d’un protectionnisme industriel «sous couvert de lutte contre les pratiques déloyales.» Pourtant, ces mesures risquent d’affecter les partenaires stratégiques de Rabat et de Bruxelles, notamment les grandes puissances économiques émergentes, en entravant l’intégration de leurs industries dans des secteurs technologiques clés.
Les droits antridumping concernés, en vigueur depuis 2021 et renforcés en 2023, aspirent à protéger une industrie européenne en perte de compétitivité face à des coûts de production mondiaux plus concurrentiels. En 2024, ces droits s’élèvent à environ 20 %, ce qui pénalise des acteurs marocains tels que PGTEX Morocco, filiale d’un groupe chinois, opérant pourtant dans une zone franche.
Cette décision fragilise encore les relations commerciales euro-marocaines, alors que Rabat est un partenaire stratégique, notamment dans les secteurs émergents comme les énergies renouvelables et les matériaux composites. Par ailleurs, les justifications de la Commission européenne manquent de cohérence. Elle accuse PGTEX Morocco d’être un simple relais chinois sans apporter de preuve concluante sur l’origine réelle des produits, ni distinguer entre dissimilation tarifaire et commerce régulé.