L’histoire a vu le jour le 14 septembre dernier, alors que la juge Isabelle Rich-Flament a mis en examen pour ‘’recel’’, le patron de l’entreprise de stockage d’œuvres d’art Natural Le Coultre ‘’Yves Bouvier’’ d’origine suisse.
C’est la fille de Jacqueline Picasso (dernière épouse du peintre) Catherine Hutin-Blay, qui avait porté plainte en affirmant qu’on lui avait volé deux gouaches du maître, Tête de femme et Espagnole à l’éventail, ainsi que 58 dessins à l’encre sur papier.
Yves Bouvier quant à lui répond et affirme avoir acheté les œuvres en 2010, « à travers un marchand d’art agissant en son nom et pour le compte d’un trust présenté comme appartenant à Catherine Hutin-Blay ».
Juste après sa mise en examen, le transporteur d’art, Yves Bouvier a déclaré dans un communiqué que : « sur indication des avocats du trust de Catherine Hutin-Blay, le montant de la transaction a été versé sur le compte en banque de ce trust établi au Liechtenstein ».
Sur le principe, tout à l’air très simple : il suffit de connaître le propriétaire du trust et de vérifier si l’argent a bien été versé. Mais c’est oublier qu’au Liechtenstein, un trust est administré par un « trustee », pour le compte d’un bénéficiaire, dont on ne connaît pas l’identité.
Les deux gouaches et les 58 dessins n’ont pas été conservés par Yves Bouvier, puisqu’il les a revendus en 2013 au milliardaire russe Dimitri Rybolovlev, résident monégasque, pour 27 millions d’euros, réalisant une plus-value de 17 millions. Dimitri Rybolovlev est classé 146ème sur la liste des fortunes mondiales, également président de l’AS Monaco. Le richissime Rybolovlev accuse de son coté le transporteur d’art suisse de l’avoir escroqué en lui surfacturant 37 toiles de maître.
Yves Bouvier a été mis en examen en février 2015 à Monaco pour « escroquerie » et « complicité de blanchiment ».