La “Front de défense du droit à la grève”, regroupant plusieurs organisations syndicales, politiques et associatives a organisé, mardi 17 décembre, un rassemblement devant le Parlement à Rabat. Les manifestants ont exprimé leur rejet du projet de loi organique sur le droit de grève, qualifié de «restrictif et criminalisant». Ils ont exigé son retrait et son renvoi à une concertation nationale élargie, d’après ce que Barlamane.com a constaté.
Les participants à cette mobilisation nationale ont brandi des pancartes appelant au respect du droit constitutionnel de grève et critiqué l’approche unilatérale adoptée par le gouvernement. Ils ont scandé de divers slogans : «Non, non et non aux lois honteuses !», «Akhannouch, tu brises le collectif et transformes le gouvernement en société privée !» ou encore «Un gouvernement d’hommes d’affaires : le pouvoir marié à l’argent !.»
Rejet d’un projet jugé restrictif
Les protestataires ont condamné l’absence de dialogue et de consensus autour de ce texte, rappelant l’engagement primordial de l’exécutif à mener une concertation. Ils ont accusé le gouvernement d’avoir «soustrait» le projet à la table du dialogue social, bien que la session de septembre n’ait pas été tenue.
Selon les manifestants, l’exécutif chercherait «à accélérer l’adoption d’une loi servant avant tout les intérêts du patronat au détriment des travailleurs.» Ils estiment que le recours à la grève «ne constitue pas un choix de complaisance mais une réponse nécessaire à des situations où les droits fondamentaux sont bafoués.»
Des modifications jugées superficielles
La “Front de défense du droit à la grève” et ses soutiens affirment que les amendements introduits au projet lors des débats à la Chambre des représentants «n’ont pas touché le fond du problème.» Ces ajustements seraient, selon eux, «purement formels et n’effacent pas les dispositions restrictives ni les éléments à caractère répressif.»
Au-delà du rejet du projet de loi, les manifestants ont également plaidé pour la préservation des droits et des libertés dans les espaces de travail. Ils ont dénoncé la hausse du coût de la vie, affectant durement le pouvoir d’achat des citoyens, et renouvelé leur appel à la relance de la raffinerie nationale Samir, à l’arrête depuis près d’une décennie.