La cybercriminalité a pris des dimensions gravissimes avec l’explosion les réseaux sociaux. En plus des efforts officiels, une adhésion citoyenne est primordiale pour combattre ce fléau. La nouvelle plateforme «e-blagh» de la DGSN en offre la possibilité.
La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a fait de la lutte contre la cybercriminalité, sous toutes ses formes, l’un des axes prioritaires de son plan d’action. Et elle s’est donné les moyens de ses ambitions. Des brigades spécialisées, dotées d’équipements et technologies dernier cri, veillent au grain pour remonter en toute célérité tout dépassement. Les affaires d’opinion publique de ce genre sont généralement bouclées à une vitesse grand V.
Aussi louables et efficaces soient-ils, les efforts des équipes de la DGSN ne peuvent suffire devant le déluge des textes, des images et des enregistrements audiovisuels. L’engagement des citoyens ne peut qu’être bénéfique pour gagner cette bataille, devenue cruciale pour la préservation de l’élan de liberté dans lequel s’est inscrit le Royaume.
La DGSN mise sur sa nouvelle plateforme www.e-blagh.ma pour encourager les citoyens à signaler en toute confiance toute sorte d’actes cybercriminels pouvant constituer une atteinte à l’intégrité et à la sécurité d’autrui, une apologie de terrorisme, une incitation à la haine ou une atteinte aux libertés et aux droits des autres, dont les mineurs.
En l’absence d’un canal accessible et opérationnel pour dénoncer ces agissements, un sentiment d’impunité s’est installé dans l’espace numérique, qui fait fi des mises en garde des pouvoirs publics et des opérations de dissuasion ponctuelles. Beaucoup ignorent que leurs actes tombent facilement sous le coup de la loi sur la cybersécurité.
Parfois, les internautes déchiffrent mal les signaux envoyés par les services de l’État, dont la retenue ne relève nullement du laxisme, mais plutôt d’une volonté réfléchie de ne pas empiéter sur les libertés individuelles et collectives à la première occasion.
Le nouveau mécanisme déployé par la DGSN offre au citoyen la possibilité de décliner son identité ou de la garder secrète, une mesure qui doit inciter un plus grand nombre d’utilisateurs à faire des signalements. C’est une manière de responsabilisation de tout un chacun.
Dans ce sens, la DGSN s’est engagée à garantir une stricte protection des données personnelles des usagers de la plateforme. Chose tout à fait normale mais il fallait bien le souligner pour rassurer les lanceurs d’alerte, soucieux de ne pas exposer leur vie privée.
L’adhésion individuelle par la notification de menaces ou de danger potentiels ajouterait, à coup sûr, une pierre à la préservation de la sécurité collective. Contrairement à certains pays, les Marocains ont, dans l’ensemble, une bonne image de leurs services de sécurité, comme l’ont démontré nombre de sondages d’opinion.
Sous d’autres cieux, les gens refusent de parler à la police parce qu’ils ne s’y identifient pas pour une raison ou une autre. Au Maroc, la sécurité n’est pas sujette à caution, d’autant que les citoyens ne tolèrent plus les errements des réseaux sociaux.
La nouvelle plate-forme doit être perçu par la société civile comme un moyen efficace de débarrasser l’espace numérique des parasites qui prolifèrent chaque jour. Il ne faut plus se contenter de s’en plaindre, il va falloir les dénoncer !