Dans cet épisode de l’émission hebdomadaire « Dirha Gha Zwina » [Tout finit par se savoir] Badria Atallah traite de l’incurie du chef de gouvernement, Aziz Akhannouch à traiter les revendications des citoyens.
Badria Atallah a vivement critiqué la manière dont Aziz Akhannouch procède face aux protestations sociales face à la hausse des prix et au gel du dialogue social ; notamment à la lumière des répercussions de la pandémie du coronavirus et de la saison agricole, qui s’est terminée avant même de commencer. Et ce, à cause de la sécheresse et en raison des prix affolants des aliments pour bétail, des bas prix du bétail sur le marché et le manque d’eau. Autant de facteurs qui montrent que le gouvernement d’Aziz Akhannouch « n’a pas ouvert la porte à un dialogue social tripartite, malgré sa nécessité objective et institutionnelle ».
Badria Atallah, dans cette optique souligne que « les prix du carburant se sont envolés vertigineusement, et ce, depuis que le gouvernement a pour chef, un dirigeant à la tête de sociétés de distribution des hydrocarbures. En ce sens, la solution est clairement entre les mains d’Akhannouch. Au lieu de faire des réunions avec ses ministres pour élaborer des programmes temporaires qui n’auront pas d’impact significatif, les tenir avec les directeurs des sociétés susmentionnées pour revoir leurs marges bénéficiaires indécentes est vivement recommandé. Nous vivons la crise. Les Marocains ont besoin d’entreprises citoyennes. Comme l’a affirmé le roi ».
« Vous êtes seul et les Marocains sont des millions. Partagez la poire en deux. Et il vous restera toujours bien de quoi vous retourner ». Badria continue en spécifiant qu’Akhannouch ne doit pas être chef de gouvernement car il est à la tête de dizaines de sociétés qui opèrent dans tous les secteurs économiques.
Badria Atallah lui rappelle qu’à chaque augmentation des prix du pétrole, ses gains croissent.
Tout en indiquant qu’il est bon qu’un pays d’avoir des gens nantis comme lui ou Othman Benjelloun, elle spécifie qu’ils ne sont d’aucune utilité s’ils ne se solidarisent pas avec la population en temps de crise. D’autant que celle que traverse le pays est très grande et que les prévisions sont bien pessimistes. Pour preuve, les mendiants sont pléthores le long de toutes routes, l’exode rural a commencé, les éleveurs sont aux abois, ils essaient de vendre leur bétail à 200 dhs par tête et malgré ce prix excessivement bas, ils ne trouvent pas acheteur. Et ce, à cause de l’augmentation sans précédent de l’aliment. Qui pourrait les nourrir ?
Badria Atallah rappelle à Akhannouch que Barlamane.com parle un langage patriote et en ce sens, il devrait se mettre et mettre son gouvernement au diapason. Elle poursuit en indiquant que seulement six mois s’étaient écoulés depuis l’avènement de son nouveau gouvernement, que le hashtag #Akhannouch_dégage fait rage sur les réseaux sociaux en culminant pendant plusieurs jours en tête de classement et que les syndicats menacent de faire grève. Et ce, en raison de la colère des citoyens marocains face aux prix élevés d’un grand nombre de matières premières et produits essentiels.
Badria Atallah explique , dans ce sillage, que les internautes, dans leurs tweets et posts facebook, confirment que ces augmentations répétées se reflètent sur les poches des citoyens ; en particulier les catégories vulnérables qui ont été lourdement touchées par les répercussions de la pandémie. Parallèlement, commente-t-elle, la richesse d’Akhannouch avoisine les 2 milliards de dollars. Il flirte ainsi avec le classement des 10 plus grandes fortunes d’Afrique. Grand bien lui fasse, dit-elle. Mais sa fortune, prévient-elle, doit également être au service de ce pays qui lui a permis de s’étendre autant. Pour la petite histoire, elle relate que Sadio Mané, joueur sénégalais professionnel de football, a répondu à un journaliste étonné de le voir tenir un téléphone sommaire malgré son salaire exorbitant, qu’il était lui et sa fortune au service de son pays et des démunis. Elle cite aussi dans le même contexte l’engagement de Mohamed Salah pour son pays. La morale de l’histoire ? c’est qu’Akhannouch ne doit pas oublier ce que son pays et les Marocains ont fait pour lui.
Badria Atallah poursuit en affirmant que si le gouvernement ne souscrit pas à la mission qui en est attendue, il doit démissionner. Car, la démocratie est un mécanisme mis en place pour défendre les intérêts du citoyen pas pour lui faire regretter d’y avoir participé en votant.
L’animatrice de l’émission Dirha Gha Zwina, rappelle que les Marocains ont éjecté le PJD par le biais d’un vote sanction. Ils ne doivent pas être punis aujourd’hui pour avoir exprimé leur mécontentement. Les Marocains méritent d’être traités avec dignité, déclare-t-ell. L’un des révélateurs de leur dignité réside dans la personnalité et les actions du chef de gouvernement.
En parlant de dignité, pourquoi baisser la tête lors de la rencontre avec la présidente de la commission de l’Union européenne, dans son propre pays ? « Mais levez la tête, que diantre, Monsieur Akhannouch, vous êtes Marocain ! Le roi a montré que nous devons rester dignes et fiers au moment où il a tenu tête à la France, l’Allemagne et l’Espagne. Oui, Monsieur, dressez-vous fier ou quittez le navire », le secoue Atallah.
Elle poursuit en indiquant que son parti le RNI a publié un communiqué dans lequel il annonce avoir ouvert les candidatures pour un nouveau président. Atallah, dans ce contexte l’invite à prendre son courage à deux mains et à laisser la place de chef de gouvernement aussi à quelqu’un d’autre.
En plus des prix exponentiels des matières premières et produits essentiels, de cette inaptitude à avoir de la contenance avec de hauts responsables, le chef de gouvernement ne parle ni arabe ni français et pourtant il tient à s’exprimer dans les deux langues, sans réviser ses leçons ! il l’a encore prouvé aux Marocains si besoin était, au « one ocean summit » après sa piètre prestation lors du bilan des 100 jours. On a peine à croire qu’il est diplômé du Canada et que Moulay Hfid Alami était son mentor lors de formations.
Et comment se fait-il que la vice-présidente du conseil provincial de Taroudant Rniste publie une photo d’Akhannouch lors du lancement d’Awrach avec en commentaire de post : « la caravane passe et les chiens aboient ». Cela renvoiet-t-il à, « l’ambition » d’éduquer les Marocains, traités de chiens ?
Quant à Ouahbi qui a tenu des propos insoutenables aux femmes à Fès, Badria Atallah assure qu’il a bien de la chance que les Marocaines ne l’aient pas entendu car il n’aurait pas tenu un jour supplémentaire sur son siège de ministre de la Justice, si tel était le cas.