Dans l’émission hebdomadaire « Dirha Gha zwina » que barlamane.com diffuse sur sa chaîne Youtube, Badria Atallah décortique, ce vendredi 8 avril, « l’exposé » de Tebboune à Blinken en lieu et place de ce qui devait être un entretien de haut niveau.
Quand le Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a quitté le Maroc après ses entretiens de haut niveau, il a écrit une publication dans laquelle il a remercié le royaume et les Marocains pour leur hospitalité ; Après le Maroc il s’est envolé pour l’Algérie. A la suite de sa visite, dévoile Badria Atallah, il n’a pas publié de post sur les réseaux sociaux mais la retranscription, en anglais, de l’exposé que lui a fait Tebboune sur le site officiel du Département d’Etat américain. Par la suite, cet « exposé » a été leaké sous forme d’enregistrements vidéo et audio.
Il a dès lors été la cible de moqueries en Algérie et de par le monde, relève l’animatrice de « Dirha Gha Zwina ».
Badria Atallah annonce qu’elle ne parlera pas de la symbolique derrière la diffusion de l’exposé de Tebboune auquel il faudrait ajouter le qualificatif d’étrange, spécifie-t-elle. Néanmoins, elle s’intéressera à sa durée et à son fond. Elle choisit le terme exposé car l’étrange Tebboune, ainsi qu’elle a décidé de le nommer dorénavant, a monopolisé 99,99% du temps de l’entrevue. Blinken a dit deux mots en tout et pour tout. Cela signifie, analyse Atallah, que l’étrange Tebboune est bavard et irrespectueux du protocole, du discours diplomatique comme de la lettre des entretiens de haut niveau.
Concernant le fond, c’était du vent : une langue bien pendue pour un esprit chagrin, zéro connaissance des dossiers et un grand manque de tact. Un cocktail humiliant pour les Algériens et pour la majorité des Etats africains et arabes, commente-t-elle.
Les Algériens, rappelle Badria Atallah, soutiennent que l’étrange Tebboune est un président désigné car placé à la Mouradia par le général Chengriha. En tant que tel, assurent-il, il est son jouet et a été son porte-voix à travers ce long discours servi à Blinken.
Chengriha a un complexe énorme vis-à-vis du Maroc : n’oublions pas, dit-elle, qu’il a été fait prisonnier avec d’autres militaires algériens par les soldats marocains lors de la bataille de Amgala. Il est resté en prison jusque’à ce que feu le roi Hassan II le gracie avec les autres détenus algériens et qu’il ordonne qu’ils soient livrés, tout penauds, à Houari Boumedienne.
Sur la forme de son exposé Atallah rappelle que Tebboune a choisi le français, la langue du colonisateur honni délaissant l’arabe la langue des Algériens, malgré la présence du traducteur. Il aurait du, déplore ironiquement Badria Atallah, choisir le russe, la langue du pays qui a protégé l’Algérie du temps du communisme.
Son discours, analyse-t-elle, était tour à tour plaintif, pleurnicheur ou à charge. Il a assailli les responsables des Etats africains tels que la Libye, le Tchad, le Mali et la Mauritanie. Il a même affirmé que le seul pays ami qui ressemble à l’Algérie actuellement est la Tunisie, l’une des plus grandes dictatures et qui vit une crise sans précédent (sic!).
Sur le fond, l’étrange président Tebboune a passé un long moment à se plaindre du royaume chérifien du Maroc, travestissant l’histoire et les événements qui se sont déroulés entre les deux pays. Badria Atallah traduit son intervention en le mimant ironiquement sur un ton larmoyant :
« Monsieur Blinken je suis content de vous voir. Je veux vous raconter ce que le Maroc nous a fait. Il nous humilie depuis 1963. Quand il nous surprend quelque part, il nous gifle. Regardez, je porte encore la trace de leurs claques. En réalité notre problème avec le Maroc n’est pas le Sahara. Entre nous, et rien qu’entre nous, ce pays, sans pétrole et sans gaz, a construit des barrages, des autoroutes, des ports, des aéroports, des hôtels, il a le TGV et il investit en Afrique. Et nous, nous avons gaspillé l’argent du peuple, et nous regardons en spectateurs ce Maroc qui nous dépasse. S’il vous plait, intercédez en notre faveur pour qu’il diminue la cadence, il va très loin. »
Atallah déplore cette humiliation infligée au peuple algérien qu’li ne mérite aucunement. Elle déclare néanmoins, que les Algériens fiers, une fois l’exposé publié sur le site du département d’Etat américain, se sont élevés contre Tebboune et son président Chengriha.
Son inconsistance l’a même conduit à une grand mystification de l’histoire -en commençant par la guerre des sables- devant le secrétaire d’Etat de la première puissance mondiale qui possède les plus grandes banques de données mondiales et qui peut vérifier toute information d‘un clic.
Pire encore, l’étrange Tebboune a informé Blinken que le peuple algérien consomme du lait en poudre. Badria Atallah le harangue en lui demandant si le lieu où il se trouvait est le palais de la Mouradia ou une pouponnière ? Et s’il pensait que Blinken avait transporté dans ses bagages des vaches laitières ? Elle lui rappelle que ce lait dont il parle a fait 7 blessés alors qu’il faisaient la queue pour l’obtenir dans la wilaya de Khenchela, au moment où Blinken se trouvait encore en Algérie.
Pendant que Blinken représentant de la superpuissance que sont les Etats-Unis est venu discuter de grandes questions internationales, l’étrange Tebboune l’a abreuvé de contes à dormir debout, relève-t-elle encore une fois.
Badria Atallah devant la situation ubuesque dans laquelle s’est mis l’étrange Tebboune face à Anthony Blinken s’est remise à le mimer en l’affublant du rôle de conteur de foire :
« Il était une fois un sultan du nom de Hassan, nous l’avons trahi et nous avons tué 10 de ses soldats. Il est venu à la frontière et il nous a infligé la pire des défaites. A partir de cet instant, il nous a vaincu sur d’autres volets à maintes reprises. Et actuellement son fils, le sultan Mohammed VI, nous contrarie : il va de l’avant et développe son pays comme jamais, pendant que nous sommes à la traine »
Les Algériens, conclut Atallah, disent de l’étrange Tebboune : « il agit peu mais se met en colère fréquemment ». Ils ont même surnommé le pays, dévasté par la crise alimentaire, le Tebbouristan.