Ce vendredi 18 mars, Badria Atallah s’intéresse dans l’émission hebdomadaire de Barlamane.com “Dirha gha Zwina” diffusée sur Youtube, au parti de l’Istiqlal. Celui-ci a organisé une réunion régionale du parti, le 12 mars courant, dans l’un des grands hôtels de Marrakech, en présence de son secrétaire général Nizar Baraka et de ténors du parti historique.
Au cours de la rencontre régionale du parti de l’Istiqlal à Marrakech du 12 mars dernier, il y a eu un scandale dont le retentissement atteint le gouvernement Akhannouch, puisque Nizar Baraka est également ministre de l’Équipement et de l’Eau.
La parlementaire istiqlalienne, Saïda Abou Ali a distribué, au cours de ce rassemblement, des enveloppes contenant chacune une somme de 1 000 dirhams en liquide aux représentants des médias invités à couvrir les travaux de cette rencontre régionale. Un non-bénéficiaire de ces sommes occultes a réclamé son enveloppe, protestant contre son exclusion qu’il a qualifiée d’injustifiée. Saida Abou Ali lui a alors répondu que les enveloppes étaient comptées et ne concernaient que les journalistes figurant sur la liste des invités, ce qui n’était pas son cas.
Revenons à la distribution d’argent liquide dans des enveloppes et donc en sous-main. C’est clairement de la corruption. Cette démarche ne peut que provoquer indignation et tollé. Eu égard au positionnement idéologique et historique du PI, elle ne peut que susciter de l’incompréhension. On peut se poser la question si ce scandale concerne le gouvernement dans son entièreté, car Nizar Baraka, Chef du PI, en fait partie, et/ou le parti de l’Istiqlal organisateur de l’événement, et/ou les pseudo-journalistes qui ont accepté ces dessous-de-table ?
Allal el Fassi, l’un des idéologues phare de ce parti, a dû se retourner dans sa tombe, en tant que figure emblématique de la réforme au Maroc au même titre que Larbi Alaoui et Mokhtar Soussi, pour ne citer qu’eux. Badria Atallah rappelle que la France l’arrêtera avec les dirigeants du mouvement national, brutalement. Il sera banni du Maroc et exilé une première fois au Gabon et une deuxième fois au Caire pour ses idées réformistes dont l’essence est que les Marocains doivent vivre dans la dignité. A titre d’information pour les générations actuelles qui ne le connaissent pas, Atallah précise que Allal El Fassi avait, à partir du Caire, lancé son fameux appel à la résistance contre l’occupant jusqu’au retour du Sultan Mohammed V sur le trône alaouite. El Fassi, souligne-t-elle, a également pris part à la rédaction de la Constitution marocaine.
Allal el Fassi a dû se retourner deux fois dans sa tombe car il est, de plus, le grand-père maternel de Nizar Baraka qui dirige le PI aujourd’hui.
Ainsi, si l’élue a agi de la sorte de concert avec Baraka, ce serait la fin pour ce parti, commente Atallah. Ce serait aussi une raison pour que les Marocains retirent leur confiance du gouvernement d’Akhannouch, l’Istiqlal étant l’un des trois partis qui le composent.
Il est scandaleux, martèle Atallah, que l’Istiqlal qui se revendique d’une idéologie réformiste et en faveur de la justice, corrompe des journalistes. Son rôle est plutôt de combattre la corruption et le clientélisme et non les encourager. Son rôle est, dans ce sillage, de consolider la déontologie et la crédibilité de la presse et non contribuer à la salir et à la pervertir.
Badria Atallah s’adresse à Nizar Baraka en lui disant que jusqu’ici il était considéré comme une lueur d’espoir au sein de ce gouvernement mais que les agissements de son parti l’ont ternie, voire éteinte.
Puis,, sur un autre registre, l’animatrice de Dirha Gha Zwina répond à ceux qui ont qualifié l’émission de dure envers Aziz Akhannouch, en affirmant qu’elle lui a donné du temps pour revoir ses classiques. Mais qu’en tant que chef de gouvernement sa responsabilité est lourdement engagée.
Elle conclut sur l’attitude cavalière de Abdellatif Ouahbi, qui croise ses jambes et lève ses pieds à la face de personnalités étrangères, sans respect dû à leur rang.