Plus de 30.000 Marocains sont toujours bloqués à l’étranger, après la fermeture des espaces aériens mi-mars. Certains s’inquiètent pour leur santé ou leur emploi, tandis que ce dossier sensible préoccupe si violemment l’opinion publique.
Le dernier épisode de l’émission hebdomadaire Dirha ghir zouina, présentée par la chroniqueurse Badria Attallah et diffusée sur la page YouTube officielle de Barlamane.com, met en lumière banqueroute morale et matérielle du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), un établissement usé qui pas su introduire de l’ordre dans ses travaux pour participer à la résolution du problème des Marocains souhaitant regagner leur pays.
Chaque jour apporte un contingent nouveau au dossier des Marocains bloqués à l’étranger après que le royaume a annoncé des restrictions strictes aux frontières en réponse au coronavirus. Leur cri a été porté à tous les cercles sous forme d’interpellation, mais le gouvernement élide le sujet, le ministère de la santé n’en veut rien entendre et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), incarné par Driss El Yazami, s’est révélé incompétent. Cette question qu’il aurait fallu vider à fond, et que les instances compétentes auraient pu alors fermer une fois pour toutes, reste ouverte et irritante comme un abcès mal soigné dont l’infection malsaine continue d’infecter le actions et réactions.
Au lieu de de préluder à une action vigoureuse, le CCME préfère organiser des compétitions virtuelles de dictée en langue française. Des milliers de Marocains bloqués à l’étranger multiplient les appels à l’aide. Les plans pour les rapatrier sont encore flous. On n’en connait les lignes générales que d’une manière très sommaire, et il était difficile de prévoir comment ils seraient accueillis. À dire vrai, dit notre chroniqueuse, le CCME fait aggraver leur détresse par son incompétence, une coquille vide dont les dépenses augmentent sans cesse,
Le Maroc a suspendu ses liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec les pays européens et l’Algérie, et a pris des mesures pour confiner les citoyens afin de prévenir la propagation du coronavirus. Les vols à destination et en provenance d’Algérie, d’Espagne, de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique, du Portugal et d’Italie ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre, tandis que les liaisons maritimes pour les passagers et les frontières terrestres du Maroc avec Ceuta et Melilla, ont été fermées.
Badria, dans sa capsule qui dure sept minutes, dénonce l’incurie du gouvernement qui avait fait part de ses intentions et de ses espérances sans rien régler, le ministère de la santé qui fuit ses responsabilités et surtout le CCME, coquille vide qui dilapide l’argent public et qui adopte une singulière méthode de travail privilégiant le superficiel sur l’actualité brûlante.
Notre chroniqueuse déplore une institution qui reste toujours à la merci des événements. Plus on y regarde de près, et plus on est frappé du manque absolu de conscience de tout ce qui se passe au-delà des frontières de la part du CCME, regrette Badria.
Seuls les services consulaires marocains qui ont annoncé avoir mis en place des «cellules d’accompagnement» et pris en charge les frais d’hébergement de certains ressortissants s’en sortent avec les honneurs. Grâce à leur prudence et à leur dextérité, le pire, toujours à craindre, a été évité : et cela sans bruit, sans étalage, ni même d’influence, par une action discrète et le plus souvent efficace.
Malgré ces critiques, Driss El Yazami et son fidèle lieutenant restent fidèles à leur pensée ; lointains et exclusifs, on peut leur demander quelle sécurité morale ils ont donnée au pays dans l’épreuve qu’il traverse, quelles améliorations sérieuses ils ont réalisées, comment ils compte entamer l’œuvre de réparation pour ces ressortissants marocains. Par quelles actions se sont-ils signalés ? Quelle succession vont-t-ils léguer ? Les paroles sont des paroles ; les actes restent en suspens, et certaines institutions parmi les plus essentielles du pays ébranlées par les passions de parti, par l’incurie généralisée, par les consciences troublées, par les divisions de secte, par les finances publiques embarrassées et obérées, — des œuvres médiocres, en définitive, accomplies au frais du contribuable avec des irrésolutions et des équivoques.






