Le dernier rapport de l’université UCLA a constaté que 40% de la population américaine, restent obstinément sous-représentées à l’écran et derrière la caméra à Hollywood.
Des Afro-Américains comme Denzel Washington, Wesley Snipes ou Dwayne Johnson tiennent souvent la vedette de films d’action, comédies ou films à suspense, même si des grands rôles de héros romantiques ou de super-héros leur échappent encore trop souvent.
Entre le contraste saisissant entre la sélection d’acteurs tous blancs des Oscars, ces deux dernières années, et le podium métissé des César, la diversité aux Etats-Unis progresse aussi grâce au petit écran et à des séries à succès comme « Orange is the new black », « Murder », « Scandal » ou « Empire ».
En France, où les statistiques ethniques restent interdites, « c’est l’inverse: on a un palmarès d’acteurs et réalisateurs issus de la diversité récompensés, mais si on regarde l’ensemble de la production, ils sont peu présents » déclare l’acteur Omar Sy.
Nabil Ayouch fait valoir que les polémiques comme celles qui ont secoué les Oscars ces deux dernières années « permettent de changer de prisme de lecture » et parfois de forcer le progrès: l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui décerne les prestigieuses statuettes, a ainsi annoncé des mesures pour doper la part de ses membres issus des minorités, qui plafonne à 7% actuellement.
Pour Ayouch, les patrons de studio doivent faire face à leur responsabilité: choisir un acteur issu d’une minorité pour le premier rôle d’une grosse production à plus de 100 millions de dollars, peut certes comporter un risque financier, « mais si on avait continué à suivre nos goûts des années 60, l’industrie n’aurait pas évolué d’un iota ».
Il estime également qu’il faut aussi échanger les concepts de rôles, un principe qui monte à Hollywood: lorsqu’un rôle est écrit pour un homme blanc, l’imaginer pour un Nord-Africain, un Noir, un Asiatique, voire une femme « pour prendre le réflexe que les rôles peuvent être tenus par tout type d’acteur ».






