Depuis plus d’une décennie, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) n’arrive pas à faire le choix qui s’impose. Preuve : les dernières élections législatives où elle n’a pu récolter que 20 sièges, un score qui a mis à nu un USFP où les querelles du pouvoir ont rendu impossible toute réconciliation entre les deux camps en conflit, qui sont allés très loin dans l’affrontement et l’hostilité. Divisé sur les idées, l’USFP l’est aussi sur les Hommes. Un USFP qui peine, après sa défaite à la fois aux élections législatives et municipales, à se constituer en un bloc restructuré, soudé assumant pleinement sa mission de grand parti d’opposition, épris des mêmes valeurs et idées novatrices qui ont fait jadis sa force et sa gloire.
Au contraire, l’USFP offre aujourd’hui aux Marocains et aussi au mouvement socialiste dans le monde arabe et ailleurs, un spectacle triste et lamentable. Il s’enfonce dans une douloureuse crise, caractérisée par des appétits personnels de pouvoir, alors que le débat d’idées qui pourrait consolider le Parti reste le grand absent.
En résumé, l’USFP se voit aujourd’hui fragilisé et divisé avant la course aux législatives de 2021, date durant laquelle le Parti devra se réinventer une crédibilité tant au niveau national qu’international. Une mission que plusieurs jugent impossible. Le rassemblement sera ‘’difficile’’, reconnaît-on dans l’entourage des ‘’durs’’, ‘’car certaines individualités, disent-ils, ont cherché à dramatiser davantage une situation déjà compliquée’’. Les moins pessimistes, parmi eux, jurent que le Parti saura, en dépit de ces conflits internes, parler d’une seule voix et surmontera, à ne pas douter, les mauvais moments passés en son sein, et les marques de dissension entre ses leaders.
Quant aux analystes, ils sont nombreux à juger difficile pour l’USFP d’aujourd’hui de constituer un parti leader au niveau national à cause de ses ‘’querelles de pouvoir’’ internes. Sans vouloir tirer sur l’ambulance, ces analystes constatent simplement que ceux et celles qui veulent résister à la politique du chaos menée par le PJD, ne peuvent pas compter sur l’USFP actuel, moins encore sur les autres partis nationaliste, notamment, le Parti de l’Istiqlal (PI) qui a, jusqu’à lors, repoussé le spectre d’une scission, et les partis émergents qui peinent à s’affirmer. Personne, en effet, ne peut se réjouir d’un spectacle aussi lamentable, et d’une aussi triste situation qui fait qu’aujourd’hui il n’y a que le PJD de nos fameux Othmani et Benkirane qui peut se frotter les mains.
Sommes-nous donc fondés à dire que l’USFP est en vrai manque de crédibilité. Car aux divisions des hommes s’ajoutent les querelles d’idées qui font que la clarification idéologique est aujourd’hui nécessaire entre les partisans d’une démocratie socio-libérale à l’européenne (idéologie de troisième voie prônée par les socialistes allemands Schneider, britanniques, Tonyy Blair, et français Bertrande Delanoë, et ceux qui défendent la ligne traditionnelle dure de l’USFP et ses alliances avec les communistes et la gauche de la gauche.
Dire aussi que les socialistes du monde sont en quelque sorte déboussolés permettant à la droite du gagner du terrain en termes d’acquis sociaux et politiques. Ils se querellent sur des choix tels ‘’libéralisme social’’, ‘’libéralisme démocratique’’, ‘’socialisme libéral’’, alors que la plupart partage les mêmes orientations qui se résument en ‘’socialiste et libéral’’ en même temps. Le théoricien socialiste, Bertrand Delanoë, n’avait-il pas crié fort :’’je suis socialiste dans toute la force du terme, mais le mot libéral ne me dérange pas’’. L’USFP n’a donc pas besoin d’une nouvelle querelle d’étiquette. D’autant que cela fait plus d’une décennie que les socialistes du monde entier sont pour la majorité écrasante, libéraux sur le plan politique.
Plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer le manque des hommes, de vrais grands hommes au sein de l’USFP et des partis nationalistes en général, à l’image d’Abderrahim Bouabid, Boubker Kadiri, Azis Blal, Omar Benjelloun, Abderrahmane Youssoufi et autres leaders qui ont façonné la scène politique marocaine.
En l’absence de tels leaders capables de se placer à la hauteur des circonstances et des enjeux, n’est-il pas nécessaire pour l’USFP de s’unir sur un seul discours et faire preuve de sa disponibilité à assumer son identité de parti progressiste et accompagner la société marocaine vers un autre horizon ? Cette question cruciale est malheureusement diluée dans des considérations mesquines de personnes, tandis que le grand perdant est le débat d’idées
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samedi, février 1, 2025