Pour la quatrième nuit consécutive, les protestations inédites contre les difficultés économiques et la corruption se poursuivent.
Dix personnes ont été tuées lors des pires violences en Iran depuis le début, il y a quatre jours, des protestations contre la vie chère et le pouvoir. Une contestation inédite depuis des années dans le pays.
Au lendemain de son appel au calme et à sa promesse «d’un plus grand espace pour les critiques», le président Hassan Rohani a averti lundi que «le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles», une «petite minorité» selon lui.
Pour la quatrième nuit consécutive, des manifestants sont descendus dimanche soir dans la rue dans plusieurs villes du pays dont la capitale Téhéran pour protester contre le gouvernement et les difficultés économiques – chômage, vie chère et corruption.
Selon des vidéos mises en ligne par les médias iraniens et les réseaux sociaux, les manifestants ont attaqué et parfois incendié des bâtiments publics, des centres religieux et des banques ou des sièges du Bassidj (milice islamique du régime). Les manifestants ont aussi mis le feu à des voitures de police.
Au total, 12 personnes ont péri dans les violences qui ont émaillé les protestations déclenchées jeudi à Machhad, la deuxième ville du pays, avant de prendre de l’ampleur et de se propager à travers le territoire.
Dimanche soir, six personnes ont péri par des «tirs suspects» à Toyserkan (ouest), selon la TV d’Etat, et quatre sont mortes à Izeh (sud-ouest) et Doroud (ouest), selon d’autres médias. Les autorités affirment que les forces de l’ordre ne tirent pas sur les manifestants et accusent «des fauteurs de troubles» ou des «contre-révolutionnaires» armés de s’infiltrer parmi eux. «A Toyserkan, des fauteurs de troubles masqués qui semblaient ne pas être des gens du coin ont attaqué et incendié des bâtiments publics. Il y a eu des tirs suspects qui ont tué six personnes», a affirmé la TV.