Alors que Daech enchaîne les défaites militaires, experts et autorités craignent le retour dans l’Hexagone des 700 djihadistes partis combattre en Syrie. C’est le scénario tant redouté par les services de renseignements et le ministère de l’intérieur, rapporte l’AFP.
Avec l’enchaînement des défaites militaires du groupe djihadiste Daech dans son fief irako-syrien, les pays d’origine des volontaires qui avaient rejoint ses rangs doivent se préparer à gérer l’épineux problème de leur retour, estiment experts et officiels. « Près de 700 djihadistes français ou résidant en France se trouvent actuellement dans les zones de combat en Irak et en Syrie », a déclaré le 1er septembre le Premier ministre Manuel Valls. « Leur retour représente une menace supplémentaire pour notre sécurité nationale. (…) Il faut nous préparer à résister, le combat sera long. »
La Belgique, elle, estime à environ 500 le nombre de ses ressortissants partis se battre aux côtés de Daech. « C’est ce qu’on pourrait appeler la menace du retour », a précisé dans une interview au quotidien Le Monde le procureur de Paris, François Molins. « On sera à un moment ou à un autre confronté au retour d’un grand nombre de combattants français et leurs familles. »
Actuellement, en France près de 1 000 individus « font ou ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires pour terrorisme islamiste », selon François Molins, dont 280 mis en examen et 167 en détention.
50 000 radicalisés interdits d’entrée en Turquie
Face à ce problème des retours, la Turquie, par laquelle a transité depuis plusieurs années la grande majorité des volontaires étrangers de Daech, joue un rôle crucial. Son armée vient de conquérir les quelques kilomètres de sa frontière avec la Syrie par laquelle Daech pouvait encore faire passer hommes et matériel. « La frontière est maintenant très hermétique », assure à la presse une source diplomatique qui demande à ne pas être identifiée. « Les Turcs ont fait d’énormes travaux, creusé des fossés, érigé des murs. Désormais, si vous tentez d’entrer ou de sortir de Turquie illégalement, vous vous faites tirer dessus. »
La liste d’interdiction d’entrée sur le territoire turc comprend désormais plus de 50 000 noms et environ 150 ressortissants français ont été interpellés dans ce pays et envoyés, menottes aux poignets, vers la France, ajoute la même source.