La troisième séance de la session extraordinaire du Conseil de Drâa-Tafilalet du mois de novembre, au siège de la région de Daraa Tafilalet, a été le terrain de bras de fer verbaux et à des discussions au ton vif entre le Président El Habib Choubani, et les membres de la majorité et de l’opposition. Ces derniers ont accusé Choubani d’avoir « menti aux membres » autour de la manière douteuse par laquelle a été adopté le budget du Conseil pour 2020.
Après que la majorité des conseillers, à la fois de la majorité et de l’opposition, aient rejeté le vote du budget du Conseil de Tafilalet, lors de la session ordinaire d’octobre dernier, exigé son amendement et demandé l’ajout de certaines propositions soumises par les membres de l’opposition, le budget a tout de même été adopté. Les conseillers ont à nouveau, demandé à Choubani de leur présenter la commission qui a approuvé le budget. Choubani, de son côté, a confirmé que le budget du Conseil avait été examiné et approuvé par les membres du Bureau du Conseil, lors d’une réunion dans son bureau. Il a déclaré que ce projet, approuvé par les membres, n’a pas été modifié et a été adopté lors d’une seule réunion.
Les propos de Choubani ont suscité un tollé sans précédent lors de la réunion des membres du conseil ce vendredi, en particulier lorsque l’un des membres, Mustapha El Omari, a déclaré que le budget n’a été approuvé que par le cinquième vice-président du Conseil, ce qu’il a considéré comme une « violation de la loi » commise par Choubani. Fadl Fadl, autre membre du conseil, a même accusé Choubani de n’être qu’un « menteur », affirmant , que pour sa part, il n’avait approuvé aucun budget.
Dans le même contexte, les membres du MP au sein du Conseil Draa Tafilalet ont annoncé la suspension de leur participation à la session extraordinaire de ce vendredi 22 novembre, exprimant ainsi leur rejet de ce qu’ils ont qualifié de « rivalité politique entourée par une controverse juridique stérile, qui affecte négativement le fonctionnement normal du Conseil, son développement et l’exercice de ses fonctions légales ».
Le groupe du MP a ensuite adressé une lettre à Choubani à ce sujet, par l’intermédiaire du directeur par intérim des Affaires présidentielles et du Conseil, exigeant que « tous les membres du Conseil soient informés de cette décision, de ses motifs et justifications ». Une requête que Choubani n’a pas prise en compte. Les membres du MP ont souligné que leur décision n’a pas prise uniquement à l’issue de la session du vendredi même, mais s’inscrit dans la continuité de la position officielle exprimée par le groupe du MP au sein du Conseil depuis la septième session d’octobre dernier.