La décision de l’Algérie rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, est liée au rapprochement retentissant de Rabat avec Tel-Aviv. Alger s’inquiète d’«opérations étrangères» visant à sa «déstabilisation», mais aussi de voir le Maroc jouir d’une suprématie militaire qui changera l’avenir de la région avec la signature du «mémorandum d’entente en matière de défense» – entre le Maroc et Israël, censé fournir un cadre solide pour formaliser les relations sécuritaires et soutenir des collaborations futures.»
Un quotidien français, L’Opinion, cite certains milieux proches de l’armée algérienne : «L’Algérie ne veut pas la guerre avec le Maroc, mais elle est prête à la faire». «S’il faut la faire, c’est aujourd’hui, car nous sommes militairement supérieurs à tous les niveaux et ce ne sera peut-être plus le cas dans quelques années», indique une source, qui reconnaît être un «faucon». Ce qui préoccupe les Algériens, «c’est le soutien d’Israël au Maroc. Cela va changer la donne, dans un délai que l’on estime à trois ans», a-t-on rapporté.
Selon L’Opinion, «la coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël (…) s’affiche désormais à visage découvert et prend de l’importance, au-delà des activités de renseignement.»
La semaine dernière, le Maroc et Israël ont signé un accord d’entente militaire historique, le premier de son genre entre Israël et un pays du monde arabe. Celui-ci est censé fournir «un cadre solide pour formaliser les relations sécuritaires et soutenir des collaborations futures», selon un communiqué du ministère de la défense israélien. Au menu, une coopération plus étroite dans le renseignement et l’approvisionnement en armes de pointe. On parle aussi déjà d’exercices militaires bilatéraux. Un scénario qui apeure l’Algérie.
«Les armements qui inquiètent le plus les Algériens sont ceux relevant de la guerre électronique et des drones kamikazes, utilisés en 2020 par les Azerbaïdjanais au Karabakh. Le Maroc vient, par ailleurs, de recevoir des drones de fabrication turque Bayraktar TB2» connus pour leur efficacité, a-t-on mentionné.
Toujours selon la même source, «côté algérien, plusieurs scénarios militaires seraient sur la table» mais une «riposte graduée» semble être privilégiée. «Le risque d’escalade est réel» affirme-t-on, «d’autant que l’on observe, à Alger, une forme d’hubris, de complexe de supériorité qui n’incite pas à la prudence», a-t-on abondé.
«Les spécialistes le savent : la comparaison du nombre d’avions, de chars, d’hommes ou de bateaux n’a souvent guère de sens militaire. Il faut regarder dans le détail pour se faire une idée de la valeur comparée de deux armées : quels systèmes électroniques à bord des avions ? Quel aguerrissement des troupes ? Quelle capacité de commandement ? Quelle stratégie sur le terrain ? Autant de domaines où l’information est rare» a-t-on détaillé.
«Ce qui se joue, c’est le leadership en Afrique du Nord», indique-t-on côté algérien, cité par le journal français. Israël est l’un des principaux exportateurs du monde de drones armés et de logiciels de sécurité comme de certaines technologies de pointe, et c’est vérité inquiète le pouvoir algérien, qui craint de voir le Maroc plus renforcé que jamais.