La télévision d’État égyptienne a suspendu huit présentatrices en raison de leur surpoids et leur a donné un mois pour suivre un régime.
Selon le quotidien égyptien Al-Ahram, cité par le New York Times, Safaa Hegazy, la directrice de l’Union de la radio et de la télévision égyptienne (ERTU) et elle-même ancienne speakerine, a donné un mois aux présentatrices incriminées pour entamer un régime corporel. Une décision condamnée par le Centre pour l’orientation et la sensibilisation juridique des femmes, une ONG qui a dénoncé une mesure « anticonstitutionnelle » et réclamé son annulation.
Des accusations « insultantes » et « injustes »
Mais rien n’y fait, l’ERTU a maintenu sa décision, tout en précisant que les animatrices resteraient payées durant leur régime. Parmi les animatrices visées figure notamment Khadija Khattab, journaliste de la deuxième chaîne égyptienne, et dont les formes généreuses ont déjà fait le tour des réseaux sociaux égyptiens, lui valant d’être traitée de « bakabouzas »(obèse). « Je suis une femme égyptienne ordinaire et je ne porte pas trop de maquillage », a répondu Khadija Khattab au site égyptien Al-Yawm al-Sabi, expliquant avoir été avertie de « mesures à venir » si elle ne parvenait pas à réduire sa masse corporelle avant la mi-septembre. Regrettant des accusations « insultantes » et « injustes », la présentatrice a en outre précisé que les captures d’écran qui la moquaient sur Internet étaient anciennes et qu’elle avait perdu beaucoup de poids depuis.
La nouvelle a en tout cas provoqué un vif débat en Égypte. Chroniqueuse au quotidien Al-Ahram, Alaa el-Sadani s’est dite « écœurée par l’apparence dégoûtante et repoussante » des sept présentatrices suspendues. De son côté, Mostafa Shawky, militant à l’association pour la liberté de pensée et d’expression, a vu dans cette polémique une « preuve que la télévision publique (égyptienne) n’en a rien à faire des compétences ».
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